Le parlement catalan a approuvé, jeudi 7 mars, la création d'une commission d'enquête sur l'implication de la famille royale espagnole dans une vaste affaire de corruption, rapporte le quotidien El Mundo. L'initiative a été portée par les partis indépendantistes catalans, à savoir Ensemble pour la Catalogne (JxCat), la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), los Communs et la Candidature d'unité populaire (CUP). Ces derniers souhaitent que l'enquête se penche sur les «comptes irréguliers présumés du roi émérite, Juan Carlos Ier, en Suisse et dans d'autres paradis fiscaux, ainsi que sur les activités irrégulières ou criminelles pouvant résulter des déclarations de Corinna zu Sayn-Wittgenstein», précise la même source. L'affaire, qui fait scandale dans le pays ibérique, fait suite aux enregistrements révélés durant le mois de juillet dernier et qui dateraient de 2015. L'ex-maîtresse de Juan Carlos Ier, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, a affirmé à l'ancien commissaire de police José Villarejo que Juan Carlos Ier aurait, à son insu, mis à son nom une partie de son patrimoine, notamment des terrains au Maroc. Dans ces enregistrements, Corinna zu Sayn-Wittgenstein précise qu'une structure appelée Dwik aurait été mise en place par l'avocat suisse Dante Canonica et «le numéro deux du roi du Maroc» pour établir une sorte de contrat de vente sur lequel figurerait son nom. Cependant, au cours de l'investigation, la Cour suprême espagnole a jugé insuffisantes les preuves pour ouvrir une enquête judiciaire et a archivé la pièce à conviction. Le juge a estimé qu'il «n'y avait aucune preuve d'un délit de révélations secrètes, ni de corruption concernant l'ex-commissaire de police José Villajero», seul à avoir fait l'objet d'une enquête.