La Cour suprême espagnole a annoncé l'ouverture d'une enquête pour établir si l'ancien roi Juan Carlos a une responsabilité pénale dans une affaire de corruption présumée quand l'Arabie saoudite avait confié à un consortium espagnol la construction du TGV entre la Mecque et Médine. Son règne avait déjà été terni par des scandales. Sa retraite risque également d'être perturbée par les affaires. L'ancien roi d'Espagne Juan Carlos fait l'objet d'une enquête pour corruption sur des faits survenus après son abdication en 2014, a annoncé le 8 juin la Cour suprême espagnole. L'ex-monarque est soupçonné d'avoir encaissé une commission pour la concession d'un contrat de 6,7 milliards d'euros pour la construction d'une train à grande vitesse entre La Mecque et Médine à un consortium d'entreprises espagnoles. « Il s'agirait d'un éventuel délit de corruption dans les transactions commerciales internationales », avait alors signalé le parquet. Le quotidien suisse Tribune de Genève a affirmé début mars que Juan Carlos avait reçu, en 2008, 100 millions de dollars du roi Abdallah d'Arabie saoudite, sur un compte en Suisse d'une fondation panaméenne. Après la publication de ces articles, Felipe VI a retiré à son père une dotation annuelle du Palais royal évaluée à plus de 194.000 euros par an. Puis il a annoncé qu'il renonçait à l'héritage de son père « afin de préserver l'exemplarité de la Couronne ». Le dossier contre son père avait été ouvert en septembre 2018, à la suite de la publication d'enregistrements de l'ancienne maîtresse de Juan Carlos, Corinna Zu Sayn-Wittgenstein où elle l'accusait de corruption. Mais en vertu de l'immunité dont ce dernier bénéficie, seule la Cour suprême peut chercher à cerner la responsabilité de l'ancien monarque aujourd'hui âgé de 82 ans, et uniquement pour des faits commis après son abdication. « Cette enquête vise précisément à établir ou écarter la pertinence (d'une poursuite) pénale des faits survenus après le mois de juin 2014, date à laquelle le roi émérite a cessé d'être protégé par l'inviolabilité », a ajouté le parquet dans un communiqué.