Les révélations faites, le 4 mars dernier, par la «Tribune de Genève» à propos de la «donation», effectuée en 2008, par le Roi Abdallah d'Arabie Saoudite au profit de l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos 1er et qui portait sur une somme de 100 millions de dollars que le bénéficiaire aurait «reversée» dans le compte genevois de la fondation panaméenne «Lucum» dont Felipe VI était bénéficiaire, ont ébranlé la Maison Royale d'Espagne. Ces affirmations ne pouvant que ternir l'image de «propreté» que voulait donner de lui celui qui, au moment de son accession au trône, avait promis une rupture très nette avec son père déjà empêtré dans moult scandales ont poussé ce dernier, ce dimanche 15 mars, à rendre public, un communiqué par lequel il déclare prendre ses distances avec son géniteur. Aux termes de ce communiqué, Felipe VI renoncerait à l'héritage de son père aujourd'hui âgé de 82 ans et retirerait, par la même occasion, à ce dernier, les fonds de près de 195.000 euros qui, d'ordinaire, lui étaient alloués annuellement dans le cadre du budget de la famille royale. Le communiqué de la Maison Royale d'Espagne signale, également, que dès qu'il avait pris connaissance, en Mars 2019, de sa «désignation» en tant que bénéficiaire de cette fondation, le roi Felipe VI s'était empressé de déclarer « devant notaire» n'accepter «aucun bénéfice ou participation au sein de cette entité». Il assure, en outre, qu'après avoir appris qu'il était également bénéficiaire d'une autre fondation qui aurait «financé des millions d'euros de vols en jets privés pour Juan Carlos», le roi Felipe VI a renoncé expressément à «tout actif, investissement ou structure financière dont l'origine, les caractéristiques ou la finalité pourraient ne pas être en accord avec la légalité ou avec les critères de droiture et d'intégrité régissant son activité institutionnelle et privée». Pour rappel, Juan Carlos 1er qui avait accédé au trône après la mort de Franco, en 1977 et régné sur l'Espagne pendant 38 années restera, pour l'Histoire, comme étant celui qui a favorisé la transition de la dictature à la démocratie. Mais après avoir été éclaboussé par divers scandales, ce dernier fut contraint d'abdiquer, en juin 2014, au profit de son fils Felipe. Aussi, pour tenter de redorer l'image de la monarchie espagnole qui avait été sérieusement écornée tant par les frasques de Juan Carlos parti chasser l'éléphant en Afrique en compagnie de sa maîtresse que par les liens qu'il entretenait avec les riches monarchies du Golfe ou encore l'opacité de sa fortune, le nouveau roi Felipe VI avait, dès son intronisation, commencé à prendre ses distances avec son père. Pouvant, désormais, être appelé à devoir s'expliquer sur l'origine des fonds qu'il détiendrait dans des comptes bancaires ouverts à l'étranger, le monarque espagnol s'est donc trouvé contraint de s'en démarquer car, comme l'a déclaré Pablo Echenique, le porte-parole parlementaire d'«Unidas Podemos» – de la coalition gouvernementale espagnole – «il serait dans l'intérêt de la maison royale de clarifier cette affaire et c'est ce que l'on attend d'une personne intelligente comme le roi actuel». Alors, attendons pour voir…