Selon les estimations d'Attijari Global Research, chaque baisse de 25 points de base du taux directeur, génèrerait une économie budgétaire pour le Trésor en charge d'intérêt annuelle avoisinant les 300 MDH. Suivez La Vie éco sur Telegram Dans une récente note, Attijari Global Research estime que Bank Al-Maghrib accélère son cap accommodant, confirmant ainsi sa volonté de soutenir la croissance économique dans un contexte mondial de plus en plus instable marqué par les tensions géopolitiques, les prémices d'une guerre commerciale, les risques de retour de l'inflation et la décélération de la croissance. Cette décision ressort en décalage avec le consensus des opérateurs du marché autour d'un statu quo ; mais, demeure en ligne avec la tendance monétaire à l'international. Rappelons que la moitié des 35 grandes Banques Centrales ont abaissé leur taux directeur au 1er semestre de cette année, à l'image de la BCE (Banque centrale européenne), la BOC (Banque centrale du Canada), la BOE (Banque centrale d'Angleterre) et la Riksbank (Banque centrale de la Suède) Au vu des nouvelles prévisions d'évolution d'inflation, AGR anticipe une poursuite de la baisse du taux directeur en 2025 vers un taux d'équilibre à 2%. Toutefois, ce scénario pourrait être amené à se réajuster en cas de concrétisation des risques inflationnistes à l'international. Au niveau local, l'inflation devrait rester globalement maitriser en 2025 à 2%. D'une part les dernières précipitations nationales et l'annulation programmée de Aid Al-Adha réduisent légèrement les effets néfastes de la crise hydrique actuelle sur les prix alimentaires. D'autre part, le démarrage de la décompensation du gaz et le dialogue social dans le cadre de la LF-25 devraient avoir un effet limité sur l'inflation. Celle-ci demeure impactée par la baisse des prix énergétiques à l'international avec un prix du Brent en dessous des 70 $/bbl ainsi que les mesures budgétaires déflationnistes en faveur du soutien du pouvoir d'achat des ménages. Il faut dire qu'un regain des tensions inflationnistes mondiales est clairement identifié depuis l'élection du Président Trump. Ce risque commence à gagner en intensité au fur et à mesure que la politique tarifaire américaine se concrétise et que les mesures de riposte se succèdent de la part des différents pays partenaires. Cela dit, malgré la remontée des risques inflationnistes à l'échelle internationale, le Maroc semble encore épargné avec un impact limité sur les prévisions d'inflation à moyen terme. Celles-ci ont été revues à la baisse pour la 4ème fois consécutive en 2025 à 2% contre 2,4% auparavant et ce, en dépit d'une légère inflexion haussière en janvier 2025. Dans ce contexte, BAM ne déroge pas à la tendance monétaire accommodante mondiale et poursuit son soutien à l'économie face à la nouvelle ère d'investissement au Maroc. Il s'agit d'un effort historique de plus de 1.700 MMDH sur le prochain quinquennat dans un contexte de maîtrise de l'inflation sur le moyen terme. Celle-ci devrait franchir à la baisse le seuil des 2% à 1,8% en 2026, octroyant une réelle marge de manœuvre à BAM d'abaisser davantage son taux directeur à l'avenir. Cette baisse devrait avoir un effet positif sur le déficit public projeté à 3,5% du PIB en 2025e contre 3,9% en 2024. Selon les estimations d'AGR, chaque baisse de TD de 25 pbs génèrerait une économie budgétaire pour le Trésor en charge d'intérêt annuelle avoisinant les 300 MDH.