Le 17 décembre 2024, lors de la 4ème réunion de l'année, Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé une nouvelle baisse de son taux directeur (TD), réduisant celui-ci de 25 points de base, pour le porter à 2,5%. Cette décision, intervient après une première réduction en juin 2024, marquant ainsi une tendance à l'assouplissement monétaire de la banque centrale. Attijari Global Research (AGR) analyse cette évolution et prévoit un maintien de cette orientation accommodante, avec une possible poursuite de la baisse en 2025. Inflation maîtrisée AGR souligne que cette décision s'inscrit dans un contexte économique favorable, marqué par une baisse significative de l'inflation, qui est passée de 10% en février 2023 à seulement 0,7% en octobre 2024, soit son niveau le plus bas depuis plusieurs mois. Selon AGR, cette dynamique de baisse des prix pourrait se poursuivre, avec une inflation prévue à 1% pour 2024, après un pic de 6,1% en 2023. Cette évolution est le résultat de diverses mesures économiques, telles que les soutiens budgétaires pour les ménages et les aides aux secteurs agricoles. Perspectives pour 2025 D'ici 2025, AGR prévoit que Bank Al-Maghrib pourrait encore réduire son taux directeur, estimant que celui-ci pourrait atteindre 2,25%. Ce pronostic repose sur deux facteurs principaux : le retour des taux réels à moyen terme, qui devraient réduire la pression sur l'épargne nationale, et la politique accommodante des grandes banques centrales mondiales, telles que la Fed et la BCE, qui continueraient de baisser leurs taux directeurs dans les années à venir. AGR estime également que l'inflation devrait rester sous contrôle à 2,4% en 2025, soutenue par la stabilisation de l'inflation sous-jacente en dessous de 2%. Impact sur l'économie La baisse du taux directeur a un impact direct sur le financement de l'économie marocaine. AGR anticipe que cette mesure pourrait réduire de manière significative les coûts d'emprunt pour l'Etat, avec une économie d'intérêt estimée à 620 millions de dirhams pour le Trésor en 2024. Cette dynamique devrait stimuler les investissements publics, notamment pour la reconstruction de la région d'Al Haouz après le séisme, les réformes sociales du nouveau modèle de développement, et les projets liés à la transition énergétique. AGR note que l'investissement public dans ces projets atteindrait près de 1.700 milliards de dirhams entre 2025 et 2030, soit environ 1,2 fois le PIB du Maroc. Une accélération attendue du crédit bancaire Sur le plan bancaire, AGR prévoit une forte demande de liquidité en 2025, avec des besoins estimés à 165 milliards de dirhams, en raison de l'augmentation de la circulation fiduciaire et de la hausse continue des réserves de change, qui devraient frôler les 390 milliards de dirhams. Parallèlement, les crédits bancaires devraient continuer à croître, avec une accélération prévue de +4,2% en 2025 et +5,5% en 2026, soutenue par des taux d'intérêt plus bas et un environnement favorable à l'emprunt.