Les dernières prévisions de Fitch Solutions indiquent que Bank Al-Maghrib va adopter une politique monétaire de plus en plus accommodante dans les mois à venir, avec deux baisses successives du taux directeur au second semestre 2024 de 25 points de base, suivies d'une réduction supplémentaire début 2025 de 25 points de base. Cette approche vise à soutenir l'économie marocaine en stimulant l'emploi et en réduisant les coûts d'emprunt de l'État, tout en maîtrisant l'inflation et en maintenant la stabilité du dirham face aux principales devises internationales. La décision intervient après une réduction ultérieure du taux directeur et une baisse significative de l'inflation, et elle reflète les efforts de Bank Al-Maghrib pour aligner ses politiques monétaires avec celles des grandes banques centrales mondiales. Les nouvelles prévisions de Fitch Solutions suggèrent que BAM va maintenir une politique monétaire accommodante, avec deux nouvelles baisses de 25 points de base de taux consécutives au second semestre 2024, suivies d'une troisième baisse au début de 2025 de 25 points de base. Ces baisses seront motivées par la nécessité de stimuler l'économie marocaine, de soutenir l'emploi et de réduire les coûts d'emprunt de l'État, tout en maîtrisant l'inflation et en maintenant la stabilité du dirham face aux devises internationales. En effet, le 25 juin 2024, BAM avait déjà abaissé son taux directeur de 25 points de base, le portant à 2,75%. Cette décision a été motivée par une chute significative de l'inflation, qui s'établit à 1,8% en juin 2024, en contraste marqué avec les niveaux élevés de l'année précédente. Fitch Solutions anticipe que BAM procédera à deux nouvelles baisses successives de 25 points de base chacune, en septembre et en décembre 2024, pour porter le taux directeur à 2,25% d'ici la fin de l'année. Cette stratégie devrait permettre de maintenir l'inflation en dessous de 2% malgré une réduction des subventions sur le gaz butane. En 2025, Fitch Solutions prévoit une troisième réduction du taux directeur, de 25 points de base supplémentaires au début de l'année, ramenant le taux à 2,0%. Plusieurs facteurs justifient cette démarche : une faible inflation (prévision de 1,9% pour 2025), la nécessité de stimuler l'emploi, soutenir la croissance économique et réduire les coûts d'emprunt pour le gouvernement. De plus, Bank Al-Maghrib souhaite aligner ses taux avec ceux des grandes banques centrales internationales telles que la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale des États-Unis (Fed), dans le cadre de la gestion de l'arrimage du dirham. Cet arrimage, ou ancrage de la monnaie, se traduit par une politique visant à maintenir la stabilité du dirham par rapport à un panier de devises composé de 40% de dollars américains et de 60% d'euros, avec une marge de fluctuation de 5%. Cette politique vise à garantir une certaine prévisibilité économique et à soutenir la compétitivité de l'économie marocaine sur la scène internationale. Cependant, Fitch Solutions avertit que des risques pourraient affecter cette trajectoire. Une inflation plus persistante, alimentée par la réduction des subventions sur le gaz butane ou une flambée des prix mondiaux des matières premières due à des tensions géopolitiques, pourrait contraindre Bank Al-Maghrib à ajuster ses plans de réduction des taux. Comparativement à ses voisins nord-africains, le Maroc se distingue par son taux directeur relativement bas de 2,75%, contre 3,0% en Algérie et 8,0% en Tunisie. En Égypte, les taux sont beaucoup plus élevés, avec un taux de dépôt à 27,25% et un taux de prêt à 28,25%, reflétant des stratégies économiques distinctes pour gérer des niveaux d'inflation élevés et soutenir la croissance. Pour les autres pays de la région, Fitch Solutions prévoit que les politiques monétaires resteront inchangées au second semestre 2024. En Algérie, en Égypte et en Tunisie, les autorités monétaires devraient maintenir leurs taux directeurs en raison de l'inflation persistante. Toutefois, en 2025, une baisse de l'inflation pourrait encourager la Banque centrale d'Égypte à réduire ses taux, tandis qu'une inflation plus élevée en Algérie et en Tunisie pourrait amener ces pays à maintenir leur politique monétaire actuelle.