Dans une série d'enregistrements, l'ancienne maîtresse de l'ex-monarque espagnol révèle comment Juan Carlos aurait, à son insu, mis en son nom un terrain à Marrakech offert par le roi du Maroc. L'été s'annonce chaud pour la famille royale espagnole au lendemain de la diffusion, par des médias de la péninsule ibérique, des propos de l'ancienne maîtresse de Juan Carlos Ier, roi d'Espagne jusqu'à son abdication en 2014. Relayées notamment par les sites d'information El Español et OK Diario, les déclarations de Corinna zu Sayn-Wittgenstein, femme d'affaires allemande installée à Monaco et ayant côtoyé l'ancien monarque espagnol pendant plus de huit ans, placent à nouveau la monarchie dans l'œil du cyclone. Dans l'un des enregistrements, l'ex-maîtresse du souverain cite le Maroc, à en croire Le Desk qui reprend un article de Mediapart. Corinna zu Sayn-Wittgenstein affirme que Juan Carlos Ier aurait, à son insu, mis à son nom une partie de son patrimoine, notamment des terrains au Maroc. Un terrain offert par le roi du Maroc ? Pour étayer ses allégations selon lesquelles le père du roi Felipe VI, l'actuel monarque, l'aurait utilisée comme prête-nom pour dissimuler une partie de sa fortune, elle raconte au média OK Diario comment le roi, lors d'un «déjeuner avec [elle]», est venu à lui parler du Maroc. «Il m'a dit qu'un terrain lui avait été offert en me précisant qu'il s'agissait d'une terre appartenant au roi du Maroc, située à Marrakech». «Il a fait des opérations sans m'en avertir», poursuit-elle. Elle mentionne encore le Maroc lorsqu'elle décrit le modus operandi et la manière dont l'avocat suisse Dante Canonica aurait été «en relation avec le numéro deux du roi du Maroc». «Ils ont mis en place une structure appelée Dwik (…) Ils ont établi une sorte de contrat de vente. Tout semblait parfait, personne n'aurait pu identifier le bénéficiaire. Puis, sans me le dire, ils ont mis mon nom [sur les documents]», ajoute-t-elle. L'avocat suisse Dante Canonica n'est autre que le juriste ayant travaillé pour le gérant de fonds de l'affaire Gürtel, du nom de l'un des plus grands scandales de corruption en Espagne. De son côté, Juan Carlos Ier n'en est pas à son premier scandale. En pleine crise économique et sociale dans son pays, il s'était payé un luxueux voyage au Botswana pour chasser l'éléphant en compagnie de cette même Corinna zu Sayn-Wittgenstein. Une affaire qui avait contribué à accélérer son abdication au profit de son fils, en 2014. Après la publication de ces enregistrements, Corinna zu Sayn-Wittgenstein a diffusé un communiqué dans lequel elle a dénoncé «une campagne de discrédit avec motivation politique» à son encontre, sans démentir l'authenticité des conversations enregistrées.