Le roi d'Espagne Juan Carlos Ier abdique. Cette décision était attendue chez nos voisins du nord, depuis quelques années et pour plusieurs raisons. En effet, les Espagnols n'ont jamais pardonné à leur roi d'avoir permis à des membres de son entourage, notamment à son gendre, de s'enrichir avec les deniers publics. La presse espagnole a eu la main lourde par rapport à ce dossier, dont la justice s'est mêlée pour désamorcer la crise. Cependant, la goutte qui a fait déborder le vase, c'est le safari africain que le roi s'est offert, alors que le pays gémissait sous les effets de la crise. L'indignation a été tellement assourdissante que le roi s'est excusé officiellement auprès de son peuple, sans que cela ne change d'ailleurs l'attitude des Ibériques envers lui. Le compte à rebours a alors commencé, étayé par un état de santé fragile, le passage du flambeau n'était qu'une question de temps. Bienvenue donc au règne du roi Felipe, qui selon les observateurs espagnols ne chamboulerait pas les traditions, mais apporterait en revanche du sang neuf à la monarchie, comme l'a d'ailleurs signalé Juan Carlos dans son discours d'abdication. Le Maroc n'est pas indifférent à ce qui se passe chez son voisin, grâce à la qualité des relations entre les monarchies des deux pays, qui ont toujours constitué une soupape de sûreté face aux crises passagères. Les observateurs présagent davantage d'entente, entre deux rois d'une même génération.