Les derniers chiffres concernant la culture de cannabis au Maroc ont été présentés ce mercredi. Après une longue et importante baisse, la superficie de cannabis stagne désormais. Entre 47 000 et 50 000 hectares, principalement dans les vallées du Rif, sont dédiées à la culture du cannabis au Maroc. Ce sont les chiffres présentés lors d'une réunion tenue, ce mercredi, par la Commission nationale des stupéfiants. La superficie dédiée à cette culture s'est stabilisée au cours des dix dernières années, rapporte l'agence de presse espagnole EFE. Bien avant cette stabilisation, le Maroc a connu une réduction drastique de la surface dédiée à la culture du cannabis : de plus de 134 000 ha en 2003, elle est passée à 72 500 ha en 2005, puis à 47 000 ha en 2013, dernière statistique connue. Une forte baisse qui s'explique par la pression exercée par les organismes internationaux sur le Maroc. Bien plus que la réduction de la surface de cultivation de cette plante, les saisies records se sont enchainées. La semaine dernière 13 tonnes et 750 kilogrammes de résine de cannabis ont été saisie au port Tanger Med par les services de sûreté nationale. Premier producteur de résine de cannabis En 2013, pas moins de 70 saisies avaient été opérées, court-circuitant plus de 25 tonnes destinées à l'écoulement sur le marché. Cette année-là, le Maroc était le deuxième pays où le plus de saisies ont été effectuées, loin derrière l'Espagne, une des principales voies d'entrée du cannabis marocain en Europe, où l'on a effectué 1 197 saisies, avec un pactole à plus de 125 tonnes de résine de cannabis, peut-on lire dans un rapport publié en 2013 par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Cependant, les difficultés internes et externes restent persistantes, révèle à EFE des sources présentes lors de la réunion. Les raisons exposées sont «les 3 500 kilomètres de côtes très difficiles à surveiller 24 heures sur 24», à quoi s'additionne «la demande constante de haschich sur le marché européen», ou encore «un courant de décriminalisation de sa consommation», dans les quatre coins du globe. A cela on ajoute aussi une forte dépendance des régions productrices aux revenus de cette denrée tant prisée. L'enquête de 2003 de l'ONUDC, première de son genre et financée par le gouvernement marocain révélait ce premier chiffre de 134 000 ha dédiés au cannabis se concentrant principalement dans «les province de Chefchaouen (50%), Taounate (19%) et Al Hoceima (17%). Les provinces de Larache (9%) et de Tétouan (5%) jouent un rôle plus secondaire». Malgré l'importante baisse depuis 2003, le Maroc garde sa place de premier producteur mondial de résine de cannabis.