Avec les Pays-Bas et l'Espagne, le Maroc continuera d'être le principal pays de départ/transit du cannabis dans le monde, prédit l'Office des Nations Unies sur la drogue et le crime (ONUDC) dans son dernier rapport qui passe en revue l'évolution du phénomène. Détails. «Les Pays-Bas, le Maroc et l'Espagne ont été mentionnés dans les saisies de drogues simples comme les principaux pays de départ ou de transit du cannabis durant la dernière décennie», affirme l'Office des Nations Unies sur la drogue et le crime (ONUDC) dans son rapport mondial 2015 sur la drogue paru ce vendredi 26 juin. Estimant qu'il est possible d'observer des modifications dans les itinéraires du trafic de drogue dans les prochaines années, en raison de la montée de l'Albanie et l'Argentine, l'instance onusienne s'attend tout de même à ce que le Maroc, l'Espagne et les Pays-Bas restent –à court terme au moins- les principaux maillons de la chaine. Ces trois pays «continuerons de l'être quand on considère les tendances observées sur la période 2010-2014», affirment les auteurs du rapport. En termes de culture du cannabis, l'instance onusienne n'est pour l'instant pas en mesure de déterminer la superficie mondiale. «L'herbe de cannabis est cultivée dans presque tous les pays du monde», justifie le rapport. Il semble que la non-déclaration des superficies par certains pays rende la tâche difficile. Mais les choses sont différentes quand il s'agit de la production de résines de cannabis. Elle «est limitée à quelques pays en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Ouest», relèvent les auteurs du rapport, précisant que le Maroc reste n°1 en se référant à ses 47,196 ha de culture de cannabis déclarés en 2013. Bond de 31% des saisies de résine en Afrique du Nord Cependant, bien que le Maroc -l'une des principales plaques tournantes du trafic de cannabis dans le monde selon l'OICS- ait diminué sa surface cultivée de 9,24% entre 2012 (52 000 tonnes) et 2013 et enregistré une baisse des saisies de résines 107 tonnes en 2013 contre 137 tonnes en 2012, le phénomène prend de l'ampleur en Afrique du Nord. En effet, les quantités interceptées dans la sous-région ont grimpé de 31%, en raison des augmentations en Algérie voisine (212 tonnes en 2013 contre 157 en 2012) et en Egypte (84 tonnes en 2013 contre seulement 12 tonnes en 2012). A noter dans les précédents rapports des instances onusiennes, les autorités égyptiennes ont signifié à plusieurs reprises que les résines de cannabis saisies en Egypte proviennent majoritairement du Maroc. Idem pour l'Algérie où sont désormais saisies «plus grandes quantités annuelles». L'ONUDC félicite les efforts engagés par le Maroc pour amoindrir l'intensité de la culture et du trafic du cannabis sur et via son territoire, en témoigne la baisse des cultures en 2013 et les multiples arrestations de narcotrafiquants à l'aéroport Mohammed VI de Casablanca notamment. Toutefois, les données de l'année 2014 n'étant pas encore officiellement disponible, il faudra attendre pour juger de la dernière évolution du phénomène au royaume.