L'OICS constate que la production illicite de drogues dans le pays entrave considérablement les efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre le fléau. L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) vient de rendre public son rapport annuel 2015. Sans grande surprise, le Maroc continue d'être l'un des plus gros producteurs de résine de cannabis dans le monde. Il reste également l'un des principaux pays d'où provient la résine acheminée clandestinement vers l'Europe. «Ces 10 dernières années, il faisait partie des trois pays les plus fréquemment cités comme source ou zone de transit de la résine saisie dans le monde», note le rapport. Le Maroc est aussi l'un des principaux fournisseurs de l'Europe en résine de cannabis via l'Espagne. D'après le même document, plus des deux tiers de la quantité totale de résine de cannabis saisie en Europe l'ont été sur le territoire espagnol. Cannabis : Moins de quantité... mais plus dosé en THC Les efforts déployés par le Maroc contre le trafic de cannabis ont porté leurs fruits. L'OICS relève une diminution des superficies des cultures de cannabis. En 2013, les autorités ont déclaré une superficie de 47.196 ha de cultures, soit 9,2% de moins qu'en 2012. Selon l'organisme, la superficie totale de ces cultures devrait encore diminuer pour atteindre les 34.000 ha dans les prochaines années. Et par conséquent, la production de résine de cannabis a été moins importante au Maroc ces dernières années. Les saisies déclarées étaient de 137 tonnes en 2012, puis de 107 tonnes en 2013, pour baisser à 70 tonnes en 2014. En dépit d'une diminution de la production de cannabis, l'OICS relève qu‘il est désormais plus puissant. En effet, la concentration du tétrahydrocannabinol (THC), la principale substance à effets psychotropes du produit, a augmenté. Ce qui n'est pas sans conséquences sur la santé . Encore des efforts à faire... Malgré les progrès réalisés ces dernières années en matière de lutte contre la drogue, le Maroc doit relever plusieurs défis. L'OICS constate que la production illicite de drogues dans le pays entrave considérablement les efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre le fléau. L'OICS estime que les autorités marocaines doivent poursuivre leur action, particulièrement en ce qui concerne la culture illicite et le trafic de cannabis dans le pays. La cocaïne brésilienne transite par le Maroc Le rapport pointe du doigt l'apparition du trafic de cocaïne dans le pays. En 2014, 570 kg de cocaïne ont été saisis au Maroc. A ce sujet, l'OICS signale que la cocaïne est transportée en contrebande à bord de vols commerciaux en provenance du Brésil et transite par l'Afrique de l'Ouest et le Maroc avant de rejoindre l'Europe. Quant au trafic d'héroïne, les autorités marocaines ont signalé des saisies de cette drogue. Cependant, les quantités en cause sont très faibles. Elles n'ont pas dépassé les 10 kg en 2014. Bon point dans la lutte contre la toxicomanie L'OICS salue les efforts du Maroc dans la lutte contre la toxicomanie en notant que «ces deux dernières années, le Maroc a étendu son plan d'action national contre la toxicomanie en créant d'autres centres de traitement dans l'ensemble du pays». Le Maroc a mis en œuvre son plan d'action national de réduction des risques en lançant de nouveaux programmes de substitution aux opiacés et en adoptant le premier programme de ce type en milieu carcéral. L'organe ne manque pas de signaler que le Royaume travaille actuellement avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'élaboration d'une stratégie de coopération sectorielle pour la période 2016-2021. Une réunion s'est tenue en juin 2015 entre les représentants du Maroc et de l'OMS pour débattre des modalités de cette stratégie.