L'ONUDC ne s'aventure pas à donner de chiffres au-delà de 2005, date de sa dernière enquête au Maroc. La Colombie, le Paraguay et l'Afrique du Sud, autres producteurs de cannabis. Le rapport mondial 2010 sur les drogues, rendu public mercredi dernier et élaboré par l'ONUDC, un organisme de l'ONU basé à Vienne, s'ouvre sur un examen analytique des trois principaux marchés transnationaux de la drogue, à savoir ceux de l'héroïne, de la cocaïne et des stimulants de type amphétamine. Le cannabis, qui est pourtant la drogue illicite la plus consommée au monde, n'est traité que sommairement. Les rédacteurs du rapport avancent la raison suivante : le cannabis «de plus en plus souvent produit dans le pays de consommation et revendu de manière informelle par le biais de réseaux sociaux, se prête moins à une analyse de marché transnationale que les trois autres classes de drogues». Voilà un constat qui devrait rassurer les autorités marocaines. Autre point de même portée : «la superficie des cultures de cannabis au Maroc a chuté de 134.000 hectares en 2003 à 72.500 hectares en 2005 et la production de 3.070 à 1.067 tonnes». L'ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) ne s'aventure pas à donner de chiffres au-delà de 2005, date de sa dernière enquête au Maroc. A la baisse de la superficie des cultures de cannabis, cet organisme onusien semble ne donner guerre de crédit. Et pour cause : «les données sur les saisies de résine de cannabis en provenance du Maroc signalées par les pays de destination ne dessinent pas de tendance à la baisse et le Maroc continue d'apparaître comme l'une des principales sources d'approvisionnement en résine». Concernant l'Afghanistan, le rapport de l'ONUDC avance que «la production afghane se situerait entre 1.500 et 3.500 tonnes en 2009 (les estimations de la superficie des cultures variant de 10.000 à 24.000 ha)». Ce pays est par ailleurs en tête de peloton des pays producteurs d'opium. Une culture en plein boom depuis l'invasion du pays par les Américains. Une arme de guerre entre les mains des talibans et les seigneurs tribaux qui règnent en maîtres absolus en Afghanistan. Outre le Maroc et l'Afghanistan, le rapport de l'ONUDC dresse une liste de pays dits également producteurs de cannabis. Des pays qui souvent échappent à la couverture médiatique. Parmi eux, le document cite la Colombie avec 5.000 hectares, le Paraguay (6.000 ha) et l'Afrique du Sud (1.300 ha). Des chiffres qui remontent à 2008. Par ailleurs, en se basant sur les données des périodes 2003-2005 et 2006-2008, le document de l'ONUDC annonce que le Maroc est en tête des pays identifiés comme source de cannabis avec une part de 21%, suivi de l'Afghanistan avec 8%. Des pays de l'Europe figurent dans ce classement ; c'est le cas de l'Espagne et des Pays-Bas avec 5% chacun. Bien que l'origine du cannabis dans ces deux pays soit souvent marocaine. Il y a une semaine à New York, Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l'ONUDC a remis à l'heure les pendules des analystes occidentaux, assurant que «l'attention et les critiques se concentrent sur les principaux pays producteurs de drogues illicites, tels que l'Afghanistan (opium) et la Colombie (cocaïne), mais c'est dans les pays (riches) de destination qu'est réalisée la plus grande partie des profits du commerce de la drogue. Par exemple, le marché mondial de l'héroïne afghane est estimé à environ 55 milliards de dollars, mais seulement 2,3 milliards de dollars, soit environ 5 %, vont aux agriculteurs, aux négociants et aux insurgés afghans». Des propos qui résument les tenanciers de ce juteux négoce. C'est dans les pays (riches) de destination qu'est réalisée la plus grande partie des profits du commerce de la drogue», selon le directeur exécutif de l'ONUDC. Les deux faces d'une même pièce