Réclamée depuis des mois par les représentants de la communauté musulmane, la journée de commémoration du 29 janvier, date de l'attentat à la Grande mosquée de Québec survenu en 2017, ne portera finalement pas que sur la lutte contre l'islamophobie. Selon Radio-Canada, «le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) propose désormais une journée d'action 'contre la haine et l'intolérance' en général». Dans la plus récente version de son appel au gouvernement fédéral, le CNMC a en effet retiré le terme «islamophobie» du libellé. Ainsi, la tant demandée «Journée nationale de commémoration et d'action contre l'islamophobie» deviendrait la «Journée nationale d'action contre la haine et l'intolérance», avec l'idée d'inclure d'autres minorités culturelles et religieuses. Dans une lettre ouverte envoyée le 22 novembre dernier au ministre du Patrimoine canadien et du multiculturalisme, Pablo Rodriguez, le CNMC fait part de sa conviction que «la meilleure façon de combattre la haine et l'intolérance est de s'unir», selon Radio-Canada qui a publié des extraits du courrier. Ce dernier indique toutefois que «la journée sera toujours inextricablement liée à l'attaque dévastatrice à Québec». «Nous voulons attirer l'attention sur la nécessité de s'attaquer aux causes profondes de l'islamophobie et de toutes les autres formes de xénophobie, à savoir la haine, l'intolérance et le racisme», explique le président du CNMC, Ihsaan Gardee, à la même source. La missive a recueilli les signatures d'une centaine d'associations musulmanes, de même que le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ). «Quand on a contribué à cette proposition, j'ai eu des appels et des gens m'ont dit qu''islamophobie', ça ne passerait pas», confie de son côté Boufeldja Benabdallah, cofondateur du CCIQ, au média canadien. Selon le responsable, «même si le drame s'est déroulé contre les musulmans, le mot 'islam' demeure chargé de cette violence qui se passe ailleurs».