La diplomatie marocaine a expliqué ce jeudi les raisons de sa satisfaction de la résolution 2440, rendue publique mercredi par le Conseil de sécurité des Nations unies. Lors d'un point de presse, Nasser Bourita s'est aussi exprimé sur la prochaine rencontre prévue en décembre à Genève. «Le Maroc n'est pas prêt à s'engager dans un processus politique à l'image de Manhasset». C'est ce qu'a déclaré, ce jeudi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita lors d'une rencontre avec la presse suite à la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que la nouvelle résolution 2440 «encadre le processus politique» sous l'égide de l'ONU en apportant plusieurs nouveautés. «Trois nouveaux paragraphes ont été insérés», et qui concernent directement le processus politique, a ajouté le ministre. Des consultations à la veille de la rencontre de Genève «Ils précisent que 'tour de table' de la réunion de Genève, prévue les 5 et les 6 décembre 2018 et déterminent, clairement, les responsabilités des acteurs du différend régional autour du Sahara», a-t-il déclaré. Une allusion à l'Algérie, invitée à «s'engager pleinement et tout au long du processus, conformément à sa responsabilité», enchaîne Nasser Bourita. Pour lui, le Conseil de sécurité opère «une révolution importante dans le processus tel qu'il a été conduit jusqu'à présent, même si «ce n'est pas encore une rupture avec les pourparlers de Manhasset». Nasser Bourita a également précisé que le Maroc considère la rencontre de Genève comme «un test» pour déterminer la volonté de chacune des parties prenantes et indiquer si ce nouveau tour de table, composé du Maroc, du Front Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie, «va importer un nouvel esprit» par rapport aux rendez-vous de Manhasset. L'occasion aussi d'annoncer que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler va mener, dès la mi-novembre, des consultations avec le Maroc pour déterminer le nombre de participants, les modalités et le programme de la rencontre prévue à Genève en décembre. «Le Maroc maintiendra son adhésion à la nouvelle dynamique de relance du processus politique», insiste le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. «L'étau ne s'est pas desserré» sur le Polisario Le chef de la diplomatie marocaine a expliqué que le Maroc est satisfait de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité pour une deuxième raison. «La résolution a consacré deux nouveaux paragraphes au Statut de l'Est et du Sud du dispositif de défense» marocain, ajoute-t-il, estimant que «l'étau ne s'est pas desserré» sur le Polisario. En effet, les Quinze ont «demandé instamment au Front Polisario de respecter les engagements qu'il a pris auprès de l'Envoyé spécial», rappelle-t-il. Nasser Bourita souligne aussi l'intégration, pour la première fois de Tifariti, aux côtés de la zone tampon de Guergarate et Bir Lahlou. Des régions où «il ne saurait y avoir d'activités civiles ou militaires» du mouvement séparatiste. Quant au débat sur le renouvellement du mandat de la MINURSO, le chef de la diplomatie marocaine a précisé que «la prolongation du mandat de la MINURSO n'a jamais été l'une des préoccupations du Maroc». «La durée du mandat n'est pas un objectif ou un enjeu diplomatique pour le royaume», note-t-il avant de rappeler que le royaume évalue les décisions en fonction du contenu des résolutions du Conseil de sécurité.