Des dizaines de familles de nationaux portés disparus après avoir migré vers la Libye se sont rassemblées, lundi, devant le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration. Ils appellent le gouvernement à intervenir pour rapatrier leurs proches, lui reprochant des «manquements» dans la gestion de ce dossier. Le militant associatif Azzedine Tabit affirme à Yabiladi que «certaines familles ignorent tout de ce qui est advenu de leurs enfants». «Les détenus pourront regagner leur pays, mais le plus gros des problèmes est la situation des disparus, des personnes arrêtées dans des centres non-officiels, tenus par des milices», nous explique-t-il. Tabit souligne que «l'absence de services consulaires du Maroc en Libye a rendu la tâche encore plus difficile», d'autant plus qu'il est quasiment impossible de vérifier l'identité de ces ressortissants. Autre difficulté, celle d'identifier et de poursuivre les passeurs ayant permis cette traversée. «La passeuse qui a aidé mon fils à rejoindre la Libye a touché 15 000 DH, mais depuis qu'il est disparu, elle a tout nié», déplore dans ce sens la mère d'un ressortissant disparu, ajoutant qu'une instruction judiciaire est en cours. Cependant, enclencher une procédure à cet effet ne prouve pas toujours son efficacité, comme nous l'explique un autre proche d'un migrant disparu. «Nous entendons dire qu'il serait à Ouarzazate, mais personne n'est sûr de rien», affirme-t-il. Depuis avril dernier, des rapatriements de Marocains bloqués en Libye ont été annoncés, mais ils s'effectuent dans la discrétion pour la protection de la vie des migrants marocains. Une longue procédure qui prend plus de temps que prévu, d'autant plus que plusieurs nationaux ne sont pas dotés de pièces d'identité.