A l'exception du Sommet Chine-Afrique, le président sud-africain saisit toutes les tribunes internationales pour se faire l'avocat du Front Polisario. A New York, il a eu l'occasion de manifester, à deux reprises, son appui au mouvement séparatiste. C'est encore loin le bout du tunnel pour les relations tendues entre le Maroc et l'Afrique du sud. En témoigne les réactions rapides de Cyril Ramaphosa à la teneur du message royale aux participants au Sommet de la Paix Nelson Mandela, tenu le 24 septembre au siège de l'ONU à New York. Un message dans lequel le roi Mohammed VI a évoqué les actions du premier président noir de l'Afrique du sud en faveur de la paix et qui a surtout rappelé à l'ANC, le parti au pouvoir que préside d'ailleurs Ramaphosa, la contribution du royaume dans le combat contre le régime de l'Apartheid. «Aux sirènes du séparatisme et de toute forme d'instabilité, Mandela opposait l'unité, conscient que l'essor de notre continent passe par l'intégrité territoriale des Etats qui le composent», a-t-il souligné. De nouveau Ramaphosa se fait l'avocat du Polisario «Feu Mandela n'eut de cesse d'inviter à une introspection collective des valeurs humanistes qu'il a portées et à un dépassement des divisions, qu'elles soient politiques ou économiques, en sachant, à bon escient, les transcender», a relevé également le souverain. Des messages qui n'ont pas réellement réussi à fléchir la position de l'actuel président sud-africain et ce, à deux reprises. D'abord à l'occasion de son intervention au Sommet de la Paix Nelson Mandela. Cyril Ramaphosa a en effet appelé à soutenir «le peuple du Sahara occidental» dans sa quête «à la souveraineté». Pire, il a mis le Polisario et les Palestiniens sur le même d'égalité. Le lendemain, le président persiste et signe. De la tribune de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le chef de l'Etat s'est de nouveau fait l'avocat du Polisario. Il a ainsi invité la communauté internationale à soutenir les «droits du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et à son entière souveraineté nationale», comme le rapporte le média sud-africain eNews Channel Africa. Les espoirs ayant fait naitre la réunion inédite tenue, le 29 novembre 2017 à Abidjan, entre Mohammed VI et l'ancien président Jocob Zuma, d'une rapide normalisation entre le Maroc et l'Afrique du sud sont presque anéantis. Pour rappel, le roi a nommé, le 20 août à l'occasion d'un conseil des ministres, Youssef Amarani au poste d'ambassadeur à Pretoria.