L'élection de Cyril Ramophosa à la tête de l'ANC a ravivé les inquiétudes de certains milieux en Afrique du sud concernant l'influence du Maroc. Ils réagissent par des mises en gardes et des messages à l'adresse du candidat de la formations de Mandela aux présidentielles de 2019. Cyril Ramaphosa est le nouveau chef de l'ANC (Congrès national africain). Son face-à-face avec Nkosazana Dlamini-Zuma, l'ancienne présidente de la Commission de l'Union africaine, a tourné en sa faveur de justesse à l'issue du congrès tenu le lundi 18 décembre à Johannesburg. Vingt-quatre heures après cette élection, des voix se font déjà entendre «mettant en garde» le candidat aux présidentielles de 2019 contre le Maroc. Un pays accusé de ne pas «tenir ses promesses», avance un journaliste sud-africain connu sur la scène médiatique local dans une tribune publiée ce mardi par le site Eyewitness News. Ces «avertissements» sont loin d'être un cas isolé. Et pour cause le même média a diffusé, il y a seulement quelques jours, une lettre signée de la main d'une «coopérante humanitaire», adressée au même Ramaphosa lui demandant de ne pas autoriser le rétablissement de relations diplomatiques avec le royaume, tel que décidé à l'issue de la réunion du 30 novembre à Abidjan entre le roi Mohammed VI et Jacob Zuma. L'auteure de la missive a en revanche vivement plaidé le «droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental» et l'élargissement de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme. Le Maroc menace-t-il l'influence de l'Afrique du sud ? Le timing des deux initiatives n'est pas sans soulever des interrogations. Le Maroc menace-t-il à ce point les intérêts politiques et économiques de l'Afrique du sud sur le continent pour que des «mises en gardes» soient lancées à Cyril Ramaphosa qui défendra les couleurs du parti de Nelson Mandela aux présidentielles de 2019 ? Ces avertissements ne sont pas sans rappeler un épisode similaire survenu début mars 2017. En effet, moins de deux semaines après la présentation officielle de la requête d'adhésion du Maroc à la CEDEAO, une analyste Liesl Louw-Vaudran, à l'Institute for Security Studies of South Africa, avait joué les Cassandres. «Ce sera une surprise s'il est accepté», avait-elle déclaré dans des déclarations à l'agence Associated Press. Et d'avancer que «géographiquement, le Maroc ne fait pas partie de l'Afrique de l'Ouest. Sa culture arabe est totalement différente de celle de l'Afrique subsaharienne». Le Maroc est le deuxième investisseur en Afrique. Il ambitionne d'occuper la première place du podium détenu aujourd'hui par l'Afrique du sud.