Contrairement au sommet Union africaine-Union européenne de novembre 2017 à Abidjan, le Polisario n'assistera pas au sommet Chine-Afrique. Une mise à l'écart qui donnera du grain à moudre à certaines voix au Maroc mais dont il convient de relativiser la portée. Pékin accueillera, les 3 et 4 septembre, la 3e édition du sommet Chine-Afrique. Le Maroc est convié à prendre part à ce grand rendez-vous international. Le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani devrait conduire la délégation marocaine à ce forum. Les autorités chinoises ont adressé des invitations à 53 membres de l'Union africaine. Exit le Polisario, Pékin ne reconnaissant pas la «RASD». Et il en est de même pour le Swaziland qui n'entretient pas de relations diplomatique avec le géant asiatique. Contrairement aux pressions exercées par Alger et Pretoria sur la Côté d'Ivoire, en novembre 2017, afin d'accepter la présence des amis de Brahim Ghali au sommet Union africaine-Union européenne organisé à Abidjan, cette fois les deux capitales se sont pliées à la volonté des Chinois. Et c'est loin d'être un précédent. En 2015, alors que le royaume n'avait pas encore adhéré à l'organisation continentale, Pékin avait contraint l'Afrique du sud, pays hôte de la 2e édition du sommet sino-africain organisé à Johannesburg, d'écarter le Front. Relativiser la mise à l'écart du Front au forum Afrique-Chine Néanmoins cette éviction du Polisario ne signifie pas pour autant que la Chine appuie entièrement la position du Maroc sur la question du Sahara occidental. Preuve en est ce qui s'est passé au Conseil de sécurité le 29 avril dernier à l'occasion du vote de la résolution 2414. La Chine a crée la surprise en se rangeant du côté de l'Ethiopie et de la Russie et choisir l'abstention. Et pourtant en novembre 2017, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue chinois, Wang Yi, avaient signé un mémorandum d'entente portant sur l'adhésion du royaume à l'initiative de «Ceinture de la Route», lancé officiellement en mai de la même année à Pékin en présence de 29 chefs d'Etats. Pour ne pas froisser les Chinois, le royaume n'entretient pas de relations diplomatiques avec Taïwan et a toujours défendu la souveraineté de Pékin sur l'ile. Une politique de la main tendue qui n'implique pas automatiquement un soutien de Pékin.