Quand un élu local manifeste un quelconque intérêt pour la communauté musulmane, les critiques des pseudo-laïques ne tardent généralement pas à suivre. Après la polémique née de l'organisation de la soirée «Iftar» à l'hôtel de ville de Paris, c'est au tour de la mairie de Talence, au sud ouest de la France, d'être au centre des critiques. Un inconnu a distribué aux habitants du quartier Thouars, où il est prévu de faire construire une mosquée, un faux tract signé «le maire». A Talence, au sud ouest de la France, les habitants du quartier Thouars ont dû découvrir, dimanche 4 septembre, un tract intitulé «Information municipale» dans leurs boites aux lettres. Rédigée au nom du maire de la ville, Alain Cazabonne, la lettre appelle les Talençais à une meilleure cohabitation avec les musulmans de la commune. Mais en réalité, cette fausse circulaire vise le projet de construction d'une mosquée. La municipalité avait approuvé, en avril dernier, la vente d'un terrain du quartier au profit de l'Association des musulmans de France. Le tract, relayé par la presse française, estime que la mairie «a tout fait pour faciliter ce projet, notamment en vendant le terrain à prix préférentiel» et lance un faux appel pour «faire le meilleur accueil» aux fidèles susceptibles de prier dans cette mosquée à l'avenir. Mais ce n'est pas tout. La lettre invite également les habitants du quartier à «ne pas laisser leurs voitures en stationnement» au moment de la prière du vendredi et ce, «pour ne pas gêner». «Ce jour-là, les chiens devront rester enfermés et les femmes devront sortir en tenue décente», précise la note d'information en ajoutant qu'il est également interdit de «cuisiner du porc» et de «boire ou manger en public» pendant le ramadan. «C'est inacceptable !» Pour l'élu du Mouvement démocrate, cette mauvaise plaisanterie est «inacceptable». Alain Cazabonne n'a pas tardé à dénoncer «le contenu nauséabond de ce tract qui ne semble avoir pour seul objectif que de tenter de semer le trouble», rapporte Sud Ouest. «Cela mérite d'être sanctionné très lourdement», a-t-il assuré. Le maire a d'ailleurs déposé une plainte aujourd'hui, mardi 6 septembre, auprès du parquet de Bordeaux, pour «usurpation de fonction et de titre, faux et usage de faux et incitation à la discrimination et la haine raciale en raison de l'appartenance à un groupe religieux». Le maire de Saintes, critiqué après s'être rendu à la fête de l'aïd A quelques kilomètres de Talence, la mairie de la commune de Saintes, s'est également retrouvée au centre des critiques «islamophobes». Après avoir répondu favorablement à l'invitation de la communauté musulmane locale, pour célébrer la fin du ramadan, le maire socialiste Jean Rouger a été fortement critiqué, notamment par l'UMP Frédéric Neveu ainsi que par d'autres membres de l'opposition municipale. Cependant, pour M. Rouger, ce débat n'a pas lieu d'être. «On m'a invité et je suis venu. Nos camarades qui fêtent le ramadan sont des citoyens français. C'est un rendez-vous qui est ouvert à tout le monde depuis quarante ans», a-t-il expliqué au quotidien Sud Ouest. Ce n'est certainement pas la première fois qu'une polémique pareille est déclenchée en France. Il y a à peine quelques jours, la mairie de Paris, qui avait décidé d'organiser un «Iftar léger», a également subi le même sort. La préfecture de Paris était la première à reprocher à Bertrand Delanoë la tenue d'une telle soirée jugée à caractère «cultuelle».