Ce lundi à la Chambre des représentants et en présence d'El Othmani, l'Istiqlal a ouvertement pointé du doigt l'approche sécuritaire prônée par le gouvernement face aux revendications sociales des Marocains. La Chambre des représentants a connu, ce lundi 2 juillet, le passage du chef du gouvernement devant les députés, sans doute le dernier de cette session de printemps à moins d'une circonstance exceptionnelle. Le principal sujet examiné à cette occasion, à savoir le «Plan d'action national en matière de démocratie et de droits de l'Homme (2018-2021)» lancé en décembre dernier, se prêtait fort bien au débat. En effet, il fait suite aux lourdes peines prononcées contre les 53 membres du Hirak par la justice marocaine. Saâd-Eddine El Othmani a défendu le bilan de son cabinet, soulignant que durant les derniers 18 mois le Maroc a connu plus de 24.000 protestations dont «seulement 3% ont été interdits par les autorités». Une version qui n'a pas convaincu une partie des députés de l'opposition. Si le PAM s'est montré moins percutant face à l'exécutif, l'Istiqlal a ouvertement pointer du doigt l' «approche sécuritaire» de l'Etat marocain au Rif et dans d'autres régions. Un rifain pour plaider la cause de Zefzafi et ses camarades en direct sur Al Aoula Le président du groupe des députés de la Balance a battu en brèche toute l'autosatisfaction d'El Othmani sur son bilan. Noureddine Mediane, un rifain, a fait état de «dépassements et de reculs, tels les restrictions sur les libertés et l'interdiction de formes d'expressions pacifiques dans l'espace public, ainsi que les restrictions que subissent des acteurs des droits de l'Homme et des journalistes». L'Istiqlalien n'a pas manqué de revenir sur le verdict contre les activistes du Hirak du Rif, affirmant que Nasser Zefzafi et les autres sont «des victimes de l'échec des politiques gouvernementales». Il s'est néanmoins gardé de pointer la part de responsabilité de son parti dans la détérioration des conditions socio-politiques des rifains. Le député a, par ailleurs, clamé haut et fort que les condamnations du mardi 26 juin sont «sévères». Mediane a plaidé pour une nouvelle réconciliation entre l'Etat et le Rif afin de tourner définitivement la page des années de tensions. Dans son intervention, le président du groupe des députés du PI n'a pas oublié les autres points de contestations au Maroc, tels Jerada, Zagoura, Bouarfa et Taza. Selon lui, le gouvernement El Othmani a ignoré les protestations des Marocains. «L'approche sécuritaire est-elle la solution et la réponse aux revendications sociales ?», a-t-il conclu.