L'audience de Nasser Zefzafi et de 31 autres détenus a été reportée ce mardi au 31 octobre. De nombreux députés ont plaidé pour la libération des détenus du Hirak, réclamant une intervention du roi Mohammed VI. Détails. L'audience du procès de Nasser Zefzafi et de 31 autres détenus du Hirak, arrêtés suite aux manifestations survenues à Al Hoceima, a été reportée cet après-midi au 31 octobre à la demande de la défense qui souhaite consulter le dossier. Joint par Yabiladi, Me Mohamed Ziane, avocat membre de la défense, a confirmé que l'audience du procès de Nasser Zefzafi et des autres détenus a été reportée au 31 octobre. Le procureur du parquet général a demandé la jonction du dossier de Nasser Zefzafi, de Nabil Ahamjik et des autres détenus à celui du journaliste Hamid El Mahdaoui, le fondateur du site Badil.info, a-t-il ajouté. Ce qui a suscité l'indignation de la défense, El Mahdaoui n'étant pas poursuivi pour crime mais pour délit. «Zefzafi a demandé au juge de pouvoir prendre la parole lors de son procès. Or, ce dernier n'a pas voulu et l'en a empêché», a précisé l'avocat, provoquant la colère de la figure de proue du Hirak, «qui n'a pas arrêté de hurler dans toute la salle, revendiquant sa volonté de communiquer sur ce qui s'est réellement passé à Al Hoceima, ville jugée enclavée par le détenu». Et d'ajouter : «Zefzafi a crié à pleins poumons que les revendications du mouvement du Rif sont légitimes.» L'activiste rifain a également affirmé que les détenus vivaient tous dans des conditions insalubres et étaient sujets à des actes de tortures, a rappelé Mohamed Ziane. De plus, l'avocat a confirmé que la défense n'a pas effectué une demande de libération provisoire, qualifiant cette dernière de «perte de temps, d'autant plus que nous sommes certains qu'elle sera refusée». Les détenus «qui comparaissent pour des délits doivent être libérés. Six mois de détention provisoire, ça dépasse les limites raisonnables». Enfin, Me Ziane déplore que les détenus soient poursuivis à l'intérieur d'un box en verre au cours des audiences de leur procès, jugeant ce dernier «dénué de sens». Des parlementaires appellent le roi à libérer les détenus du Hirak La veille du procès de Nasser Zefzafi et des 31 autres détenus, Abdellatif Ouahbi, député du PAM à la Chambre des représentants, a appelé le roi Mohammed VI à intervenir en faveur de la libération des détenus. «Ce qui est arrivé dans le Rif, à Zagora et à Beni Mellal nous a tous affectés. Ceux qui ont été arrêtés dans le Rif et à Zagora sont nos fils et nos policiers», a déclaré Ouahbi, lundi, lors d'une audience parlementaire à la Chambre des représentants. Pour sa part, Abdellah Bouanou, membre du groupe parlementaire du PJD, a insisté sur le fait que la solution demeure la libération des détenus. «Nous nous prononçons en faveur de cette proposition», a-t-il dit. Quant à Noureddine Mediane, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal, ce dernier a déclaré lors de l'audience : «Nous devons à présent tourner la page. La situation est stable et la sécurité est assurée. Nous devons trouver un moyen de mettre fin à ce problème.» «Nous saluons cette initiative et espérons qu'elle sera appliquée», a souligné Omar Balafrej, député de la Fédération de la gauche démocratique. Enfin, le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, a déclaré : «Le pardon a son propre ensemble de règles et de coutumes. L'affaire est désormais entre les mains des autorités judiciaires et le gouvernement ne peut pas intervenir car il s'agit d'une autorité indépendante.»