Horst Köhler a refusé, hier soir, de répondre aux questions des journalistes qui faisaient le pied de grue devant la salle de réunion du Conseil de sécurité. Le médiateur allemand s'est montré également très prudent avec les Quinze. Explications. Hier soir, Horst Köhler a fait montre d'une certaine prudence au moment de présenter ses observations devant les membres du Conseil de sécurité. «Il s'est simplement contenté de lire une déclaration qui résume l'ensemble des contacts qu'il a noués depuis sa nomination, avec les parties concernées de près ou de loin par le différend du Sahara. Le texte n'a pas été distribué aux Quinze», nous confie une source proche du dossier. Le médiateur allemand a réitéré sa détermination à accorder «des rôles à l'Union européenne et à l'Union africaine dans la solution du conflit», ajoute la même source. Depuis janvier, l'ancien président allemand a en effet multiplié les rencontres avec des cadres de haut niveau représentant les deux institutions continentales. «Durant son briefing, Horst Köhler n'a pas mentionné la proposition que lui attribue l'Algérie et le Polisario de plaider pour des négociations directes entre le Maroc et le Front», précise notre source. Des entretiens avec Omar Hilale et M'Hamed Khadad La réunion de mercredi soir a été précédée par des entrevues avec le représentant permanents du royaume à l'ONU, Omar Hilale et le coordinateur du Polisario avec la Minurso, M'Hamed Khadad. Celui-ci a été envoyé d'urgence à New York pour défendre les positions du mouvement séparatiste. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental prévoit de s'entretenir avec les ambassadeurs des pays siégeant au Conseil de sécurité. «Il va commencer avec les cinq grands ayant le droit de veto, à savoir la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, pour ensuite s'ouvrir sur les dix autres membres non-permanents», souligne notre interlocuteur. Si Horst Köhler a joué la carte de la prudence lors de la session à huis clos d'hier soir, le chef des opérations de maintien de la paix a opté pour la transparence. Le Français Jean-Pierre Lacroix a soumis et distribué aux Quinze un rapport détaillé sur la mission de la Minurso, et ce depuis l'adoption de la résolution 2351 en avril 2017. C'est justement ce document qui était au cœur de la déclaration du président du Conseil durant ce mois, l'ambassadeur néerlandais Karel van Oosterom.