En attendant un nouveau rapport d'Antonio Guterres sur le Sahara occidental devant le Conseil de sécurité, la parole a été accordée hier soir à Horst Köhler. Au terme d'une session à huis-clos, les Quinze se sont dits préoccupés par les incursions d'éléments armés du Polisario dans la zone de Guerguerate. Comme prévu, Horst Köhler a informé, hier soir, les membres du Conseil de sécurité (CS) de l'évolution du dossier du Sahara occidental. La session à huis-clos a duré environ une heure 20 minutes. Au sortir de la réunion, le médiateur allemand ainsi que de nombreux représentants du CS ont refusé de répondre aux questions des journalistes, rapporte l'agence EFE. En revanche, le président du Conseil durant ce mois, l'ambassadeur néerlandais Karel van Oosterom, a lu une brève déclaration avant de s'éclipser. «Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés par la situation à Guerguerat, et ont rappelé l'importance du maintien du statu quo, tel que mentionné dans le rapport du Secrétaire général, ainsi que la nécessité de l'application intégrale de la résolution 2351», a révélé le diplomate. «Le Conseil de sécurité demeure profondément préoccupé par la présence continue d'éléments armés du Front Polisario dans cette région, et par les défis que cela pose à la raison d'être de cette zone tampon.» Le Polisario pointé du doigt Les Quinze condamnent, ainsi, les récentes incursions de miliciens du mouvement séparatiste dans la zone tampon enregistrées en janvier. Pour mémoire, ils avaient en effet bloqué, pendant plus d'une heure et demie, le passage de participants à un rallye qui empruntaient le corridor en direction de la Mauritanie. Un acte qui constitue une flagrante violation de la résolution 2351 adoptée le 29 avril 2017 à l'unanimité des membres du CS. Déjà dans son rapport du 10 avril 2017, le secrétaire général de l'ONU avait reconnu que les agissements du Polisario durant l'été 2016 risquaient d' «entraîner l'effondrement du cessez-le-feu» de septembre 1991, impliquant un «impact dangereux» sur la sécurité et la stabilité de l'ensemble de la région. Par ailleurs, hier soir, le Conseil s'est réjouit des récentes rencontres bilatérales de Horst Köhler «avec les parties et les pays voisins pour relancer le processus de négociation avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit menant à la reprise d'un processus politique sous les auspices du Secrétaire général», a affirmé Karel van Oosterom. Et de préciser que les membres du Conseil de sécurité «ont souligné l'importance de maintenir un engagement constructif afin de faire avancer le processus politique». Dans trois semaines, Antonio Guterres présentera un nouveau rapport sur le Sahara occidental.