Un total de 530 ressortissants marocains a sollicité l'asile en Espagne, l'année dernière, par crainte d'être persécutés pour leurs opinions, leur appartenance ethnique ou leur orientation sexuelle, d'après des chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur, auxquels l'agence EFE a pu avoir accès. Ce chiffre représente 11% (4 809 personnes) du nombre total de Marocains qui ont franchi les côtes espagnoles par voie maritime et de manière informelle, soit un cinquième des 23 413 entrées recensées tout au long de l'année, d'après les chiffres de l'Agence européenne des frontières (Frontex). Le nombre de demandeurs d'asile marocains est plutôt faible par rapport aux 10 000 candidats vénézuéliens, 4 300 Syriens et autres nationalités de pays en proie à des conflits ou à des instabilités, comme la Colombie et l'Ukraine. Ils contredisent en quelque sorte la «vague» supposée de Rifains fuyant la répression dans le cadre du mouvement de protestation du Hirak, souligne l'agence EFE. Il est d'ailleurs impossible de connaître précisément le nombre de demandeurs d'asile marocains originaires du Rif, les statistiques du ministère espagnol de l'Intérieur ne détaillant pas l'origine régionale des requérants, ni les motifs de leur demande. Les manifestations survenues dans le Rif et les arrestations qui ont suivi laissent penser que les départs de militants rifains ont explosé. Or, si 530 dossiers de demande d'asile de Marocains ont été traités en 2017, le décalage avec les années précédentes n'est pas flagrant : 345 ressortissants du royaume ont sollicité l'asile en Espagne en 2016, contre 413 en 2015, d'après les chiffres officiels dévoilés par le ministère de l'Intérieur.