Des rifains à la quête de l'asile politique en Espagne brandissent le «Hirak» pour justifier leurs demandes. Un argument insuffisant, affirme un avocat de la Commission espagnole d'aides aux réfugiés. Les requérants sont tenus d'apporter des preuves. Le 20 juin dernier, une dépêche de l'agence Europa Press annonçait que quatre jeunes rifains avaient demandé l'asile politique en Espagne. Les migrants étaient à bord d'une embarcation de fortune, échouée sur les côtes de Motril en Andalousie. Presque deux mois après la publication de la nouvelle, la Commission espagnole d'aide aux réfugiés apporte à son tour son propre décompte des demandeurs d'asile mais cette fois pour l'enclave de Melilla. L'ONG assure qu' «au moins une douzaine» de rifains ont franchi ce pas, indique EFE. Un chiffre qui pourrait paraitre faible par rapport aux 1.300 demandes d'asile déposées dans la ville. Des preuves pour appuyer les demandes Les candidats rifains justifient tous leurs requêtes par le contexte tendu qui prévaut dans la région depuis le décès de Mohcine Fikri survenu le 29 octobre 2016. La vague d'arrestations dans les rangs des activistes du «Hirak» servent leurs démarches auprès des autorités espagnoles. Mais elle reste néanmoins insuffisante. En effet, un avocat qui travaille pour le compte de ladite Commission conseille aux requérants d'apporter des preuves (photos ou vidéos) de leurs réelles participations aux marches et autres protestations que connait le Rif depuis plusieurs mois. Ils doivent également fournir des éléments attestant qu'ils sont poursuivis par la police marocaine. C'est dire le parcours de combattant qui attend ces migrants même si pour l'instant les autorités de Melilla n'ont procédé à aucune expulsion de demandeurs d'asile originaires du Rif. L'examen de toutes les requêtes nécessitera du temps. Chacune d'elle fera l'objet d'un contrôle minutieux avant que le ministère de l'Intérieur ne prononce son verdict. Les migrants et leurs avocats ont, par ailleurs, la possibilité de présenter des recours devant la justice en cas du rejet des demandes. Ca sera donc aux tribunaux de donner le dernier mot. Bizarrement, les partis Podemos et Izquierda unida (gauche unifiée) n'ont pas exprimé d'appui politique aux migrants rifains arrivés en Espagne de manière illégale, alors qu'ils n'avaient pas hésité à marquer leurs soutiens aux manifestants du Hirak à plusieurs reprises.