Podemos ne se prive pas de montrer son opposition à l'Etat marocain. Cette semaine, les camarades de Pablo Iglesias se sont mobilisés d'abord en faveur du Hirak au Parlement européen, pour ensuite dénoncer l'intégration par le royaume du Sahara dans ses eaux territoriales. Podemos est désormais le parti politique en Espagne qui ne rate aucune occasion de pointer du doigt le pouvoir au Maroc. La formation d'extrême gauche s'active sur plusieurs fronts, aussi bien en Espagne que dans le reste du monde. Outre leur appui traditionnel aux thèses du Polisario, les camarades de Pablo Iglesias se sont saisis du mouvement de contestation qui secoue depuis des mois le Rif marocain. Une manière de se positionner en avocats des revendications de toute la région et asséner des coups au royaume. Le dernier acte de cette politique s'est produit hier au siège du Parlement européen. Podemos n'est pas Izquierda Unida Comme nous l'avions précédemment annoncé, Podemos a organisé à Bruxelles une réunion sur le Hirak, à laquelle une quarantaine de participants ont pris part. Deux Marocains originaires du Rif ont pris la parole pour réclamer une intervention de l'Union européenne en faveur des populations, rapporte l'agence espagnole EFE. La rencontre n'a pas dérogé à la règle : elle s'est soldée par un verdict accusant les autorités de Rabat de réprimer les manifestations pacifiques des habitants qui réclament des revendications d'ordre socioéconomique. Le représentant de Podemos à la réunion, l'eurodéputé Miguel Urbán Crespo, a tenu des mots très durs à l'encontre de l'Etat marocain, regrettant que le pouvoir à Rabat «bénéficie des connivences de l'Espagne et de l'Union européenne». Il a ajouté que ces trois parties «préfèrent oublier les droits de l'homme au Maroc en échange du commerce avec le régime». A la veille de la tenue de la conférence sur le Hirak animée par Podemos, la direction du parti a pris position contre la décision du gouvernement d'intégrer le domaine maritime du Sahara dans ses eaux territoriales. Pour certains, ces sorties sont identiques à celles d'Izquierda Unida (IU - Gauche unifiée). Sauf qu'entre les deux formations, il y a une différence de taille : alors que IU est marginale voire agonisante, la formation politique de Pablo Iglesias est la troisième force politique à la Chambre basse du Parlement espagnol. Le parti pourrait participer à un gouvernement de coalition avec les socialistes de Pedro Sanchez. Autant de facteurs qui interpellent les responsables marocains pour ouvrir des canaux de dialogue avec Podemos.