Les demandes d'asile ont explosé en Espagne. Selon les chiffres publiés par le Haut–commissariat aux réfugiés (HCR), entre janvier et novembre 2015, 12.000 demandes ont été déposées. Sur ce total, 335 proviennent de ressortissants marocains. Notons que les Algériens ont été plus nombreux à demander l'asile avec un total de 560 demandes. Au niveau des pays d'origine des demandeurs, les Syriens arrivent en tête avec 5.440 demandes. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter en raison des déplacés syriens qui fuient les zones de conflits. Les Ukrainiens arrivent en seconde position avec 2.410 demandes. Pour leur part, les Palestiniens, occupent la troisième place avec 707 demandes d'asile. Viennent ensuite les Vénézuéliens avec 429 demandes.
Le ministre espagnol de l'intérieur Jorge Fernandez Diaz avait annoncé que l'Espagne devait examiner près de 18.000 demandes d'asile en 2015. Malgré cette hausse importante, force est de constater que le nombre de demandes reçues par l'Espagne en 2015 représente moins de 1% des demandes d'asile dans toute l'UE. En effet, selon le HCR, 5.947 personnes ont demandé l'asile en 2014 en Espagne, soit moins de 1% du total des demandes dans l'Union européenne (625.000). Le statut de réfugié a été accordé à 384 personnes, selon la Commission espagnole d'aide aux réfugiés. De nombreuses améliorations pourraient néanmoins être apportées dans le processus d'asile ainsi que dans l'accueil et l'intégration des réfugiés en Espagne. D'après la loi espagnole, les demandes d'asile devraient être traitées en trois à six mois. Mais dans la réalité, il faut plus d'un an, voire deux, pour les traiter. Tout comme le reste de l'Europe, l'Espagne a fait face à une explosion des demandes d'asile ces dernières années. En 2012, le pays en a reçu 2.500, en 2013, 4.500, en 2014, 6.000 et durant les six premiers mois de 2015, l'Espagne en a à nouveau reçu 6.000. Malgré cette hausse, le budget alloué pour faire face à ce défi n'a pas augmenté. Ce qui n'est pas sans conséquences sur les conditions d'accueil des demandeurs d'asile.
L'Espagne fait face à un manque d'infrastructures. Le pays a très peu d'installations pour loger les réfugiés. Au Maroc, le projet de loi 26-14 sur le droit d'asile tarde à voir le jour. Rappelons à ce sujet que le conseil de gouvernement du 16 décembre dernier avait reporté à une date ultérieure l'examen de ce projet. Dans un communiqué, le gouvernement avait expliqué cette décision par le souci d'«approfondir l'étude de ce texte eu égard à son importance». Le projet de loi préparé par le ministère chargé des MRE a exclu les personnes accusées de terrorisme trafic de drogue et de traite humaine du droit d'asile.