cour d'appel de Paris a jugé, mercredi 24 janvier, irrecevable une plainte en diffamation du Maroc contre le kickboxeur franco-marocain Zakaria Moumni, rapporte l'Agence France-Presse. En février 2014, ce dernier avait porté plainte en France pour torture contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. L'affaire avait été à l'origine de vives tensions diplomatiques entre Paris et Rabat. La cour a confirmé en tout point le jugement de première instance du 9 juin 2016, qui estimait que le royaume, ne pouvant «être assimilé à un particulier», ne pouvait poursuivre en diffamation au titre de l'article 32 de la loi du 29 juillet 1881 qui «réprime la diffamation publique commise envers les particuliers». Sans trancher sur le fond, il avait donc déclaré «le Royaume du Maroc irrecevable en son action». Les propos attaqués par Rabat avaient été prononcés par Zakaria Moumni en marge de la marche du 11 janvier 2015, après les attentats parisiens. Sur les chaînes i-Télé et BFM TV, l'ancien champion avait réaffirmé avoir été «enlevé, séquestré et torturé» au Maroc, mettant en cause Abdellatif Hammouchi. Lors du premier procès, les débats s'étaient concentrés sur la question des tortures : le médaillé d'or du championnat mondial amateur de kickboxing en 1999, avait expliqué avoir tenté à plusieurs reprises de rencontrer le roi Mohammed VI pour dénoncer la «corruption» au sein de sa fédération. Une insistance qui lui avait valu, selon ses propos, d'être «enlevé» puis «torturé» au centre de détention de Témara, près de Rabat. Il avait dit avoir reconnu Abdellatif Hammouchi.