Zakaria Moumni sort son livre «l'homme qui voulait parler au roi». L'ancien champion de kickboxing tente d'y apporter sa version des faits de torture qu'il reproche au patron de DGST, Abdellatif Hammouchi contre qui il avait porté plainte, enclenchant une crise diplomatique entre Paris et Rabat. Pour donner les raisons de sa plainte déposée en France contre Abdelatif Hammouchi pour torture, Zakaria Moumni troque ses gants d'ancien champion du monde de kickboxing contre la plume d'écrivain. L'homme qui a déclenché la brouille diplomatique entre Rabat et Paris sort aux éditions Calman-Lévy, son livre intitulé «L'homme qui voulait parler au roi», indique Le Parisien. Dans son ouvrage, le nouvel écrivain dénonce, toujours selon Le Parisien, la corruption à la fédération marocaine de kickboxing. Selon Zakaria Moumni, cette même fédération l'aurait écarté car il aurait projeté d'en référer au roi. Devant ses vaines tentatives d'approcher le souverain, l'ex-champion du monde manifeste seul en 2010 devant les grilles du château de Mohammed VI situé au nord de Paris. La suite de l'histoire relève d'un roman policier à croire le boxeur. Selon Le Parisien, Zakaria Moumni aurait été «enlevé» en 2010 à l'aéroport de Rabat par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DGST) après avoir été interpellé lors d'une précédente visite la même année à Casablanca. Selon les propos de l'ancien champion rapportés par Le Parisien, il est torturé pendant 4 jours et détenu en secret à Temara puis condamné à 30 mois de prison pour escroquerie avec des aveux arrachés sous la torture. Libéré au profit d'une grâce royale en 2012, Zakaria Moumni retourne en France, renonce à sa nationalité marocaine. Il attendra 2 ans après sa libération pour porter plainte contre Abdellatif Hammouchi qu'il accuse d'avoir assisté aux séances de torture. Des accusations qualifiées de «mensonges» et de «chantage» visant l'Etat marocain «[…]M. Moumni a fait l'objet d'une plainte pour dénonciation calomnieuse qui est à l'instruction à Paris ainsi que d'une citation directe devant le tribunal correctionnel pour diffamation à l'encontre du Maroc» rappelle Me Ralph Boussier, avocat du Royaume en France. Catherine Graciet, nègre de Zakaria Moumni ? Toujours est-il que la plainte de Zakaria Moumni a conduit à une succession d'événements qui vont enclencher une crise diplomatique entre Rabat et Paris. Se référant à la plainte de Zakaria Moumni bientôt suivie d'autres, un juge d'instruction convoque le patron de la DGST. Ce dernier en visite en France se trouve à la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Paris lorsque des policiers français viennent notifier sa convocation au chef de la DGST. Une attitude insoutenable pour Rabat qui suspend sa coopération judiciaire avec Paris en guise de protestation. Après des mois de crise, la diplomatie reprend ses droits à la faveur d'un nouvel accord judiciaire qui prévoit le traitement des plaintes de binationaux en priorité au Maroc sous les protestations d'ONG des Droits de l'Homme. Mais Zakaria Moumni n'en démord toujours pas. Il soutient que sa plainte contre Abellatif Hamouchi est antérieure à cet accord ; les nouvelles clauses ne peuvent donc pas être rétroactives concernant sa plainte. J'ai confiance dans l'Etat français et j'ai confiance dans la justice française», écrit Zakaria Moumni dans son ouvrage où il explique être «revenu des ténèbres». Du côté du Palais royal, une source qui dénonce «vertement les objectifs» du livre de Zakaria Moumni, souffle au Parisien que le livre aurait été écrit par Catherine Graciet. La co-auteur avec Eric Laurent du «Roi prédateur» qui préparait un livre à charge contre le roi Mohammed VI et la famille royale, a été arrêtée le 27 août dernier en compagnie d'Eric Laurent. Les 2 journalistes sont accusés de «tentative de chantage» et d'«extorsion de fonds» sur la personne du roi pour avoir tenté de monnayer 2 millions d'euros contre la renonciation à la publication de leur brûlot. Catherine Graciet, nègre de Zakaria Moumni ? C'est peut-être là le début d'une nouvelle affaire rocambolesque.