L'affaire Zakaria Moumni, remise sur le devant de la scène médiatique à travers le livre intitulé « L'homme qui voulait parler au roi » signé par Moumni lui-même et son épouse Taline, rappelle à bien des égards celle des journalistes français Catherine Graciet et Eric Laurent, les deux affaires tournant autour de millions d'euros, bien que le procédé soit différent. Zakaria Moumni a-t-il vraiment été torturé dans les locaux de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) ? Si oui, Abdellatif Hammouchi, le patron de la DGST, assistait-il personnellement aux séances de torture? Moumni jure, la main sur le cœur, qu'il dit la vérité, bien que des contradictions ponctuent ses déclarations, et bien qu'il n'ait jamais prouvé comment savait-il qu'il était au « centre de Temara » alors qu'il avait les yeux constamment bandés. A la DGST, on en rigole presque! La DGST s'occupe d'affaires plus sérieuses que des histoires d'escroquerie, de surcroît portant sur un montant de 2.000 euros, objet de l'arrestation de Moumni, dit-on dans ce département. Et puis, il faut que Hammouchi soit oisif ou vraiment sadique pour venir se délecter des supplices infligés à Moumni pour une escroquerie de 2.000 euros, ajoute-t-on avant de faire observer que même les terroristes de Guantanamo qui représentent un réel danger pour l'humanité et qui affirment avoir été torturés au « centre de Temara » n'ont jamais fait allusion à la présence physique du Général Hamidou Laanigri, alors patron de la DGST. La justice marocaine a entamé cette semaine son enquête sur la plainte déposée par Moumni devant la justice française et transmise à son homologue marocaine conformément au nouvel accord coopération judiciaire qui lie les deux pays. Seule la justice doit dire s'il y a eu torture ou pas. Mais certains journalistes de l'hexagone ont malheureusement rendu leur sentence sur la base d'un livre de Moumni sans chercher à connaître le point de vue marocain. Pourtant, le livre qui s'intitule « L'homme qui voulait parler au roi » respire le mensonge. Il y est dit que Moumni qui privilégie son honneur a refusé 5 millions d'euros que lui avait proposés le Maroc pour le faire taire. Pourtant le même Moumni avait à plusieurs reprises reconnu devant la presse qu'il était demandeur de cette somme pour financer un club de kick boxing à Paris. N'a-t-il pas fait le déplacement à Rabat en compagnie de son épouse et mené des tractations à ce sujet avec les services de Laensar, alors ministre de l'intérieur ? D'ailleurs, comme sa compatriote Catherine, aveuglée par les millions d'euros du contribuable marocain, c'est Taline qui supervisait les sorties médiatiques de son mari illettré, et elle a tenu à venir à Rabat pour récupérer le pactole de chez Laensar. Le livre respire le mensonge également par l'identité des signataires, et cela n'aurait pas dû échapper aux confrères français prompts à enquêter sur tout. En effet, il est de notoriété publique dans les rédactions parisiennes que ni Taline, encore moins son illettré de mari ne sont en mesure d'écrire un livre. Il est de notoriété publique également que Catherine Graciet préparait ce livre avec Moumni avant que n'éclate son affaire de chantage avec Eric Laurent. En outre, qui mieux que la journaliste Catherine Graciet ferait du « copier-coller » de l'intitulé du livre « L'homme qui voulait parler au roi », piqué du premier roman d'Olivier Arnaud « L'homme qui voulait parler au monde », sorti en 2005. Moumni aurait dû dire la vérité sur les 5 millions d'euros, car en affirmant que c'est le Maroc qui les lui avait proposés, le boxeur contredit ses anciennes déclarations et se fait piéger par son nègre Graciet. Opportuniste, celle-ci a utilisé Moumni et son livre pour ajouter une pièce à sa défense dans son affaire de chantage qui l'oppose au Maroc : montrer que le royaume est coutumier du fait que c'est lui qui propose de l'argent à ses détracteurs.