Les deux journalistes s'étaient exprimés dans des interviews accordées à deux supports de la presse française, concernant leur mise en cause dans l'affaire d'extorsion de fonds, et de chantage de SM le roi Mohammed VI. Dans ces interviews, Eric Laurent et Catherine Graciet nient toute tentative de chantage, expliquant qu'ils avaient contacté le Cabinet royal pour une interview. «Un mensonge élevé en système de défense», selon l'avocat du Royaume. Notant que leurs propos se contredisent avec les enregistrements mis à la disposition des enquêteurs, Eric Dupond Moretti a assuré que les deux journalistes espèrent, à travers ces sorties médiatiques, convaincre les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs, à défaut d'avoir convaincu les trois juges d'instruction. L'avocat de la partie marocaine a relevé que ces enregistrements prouvent clairement que les journalistes étaient les premiers à contacter le Cabinet royal et qu'Eric Laurent était le premier à parler d'argent, évoquant même les projets où les deux journalistes comptaient investir. Rappelons qu'Eric Laurent et Catherine Graciet ont été mis en examen dans la nuit du vendredi à samedi en France, puis relâchés sous contrôle judiciaire depuis, pour chantage et extorsion de fonds. Dans les interviews qu'ils ont accordées, respectivement aux quotidiens Le Monde et le Parisien, les deux journalistes ont déclaré qu'ils tiennent toujours à publier le livre en question, ce qui a été démenti par la maison d'édition Le Seuil. L'éditeur a annoncé, dans un communiqué hier, lundi, que «la relation de confiance» avec les auteurs est «de facto dissoute». Le Seuil estime, ainsi, que la publication ne saurait avoir lieu dans ces conditions. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris et trois juges d'instruction ont été chargés d'instruire ce dossier.