La nouvelle campagne des défenseurs de la langue arabe, lancée il y a peu, atteint le Parlement grâce au PJD. Les députés de la Lampe ont déposé une proposition de loi exigeant une arabisation de l'enseignement et des annonces publicitaires en menaçant d'amendes les contrevenants. Le groupe des députés du PJD à la Chambre des représentants a présenté une proposition de loi visant la «protection et le développement de l'usage de la langue arabe». Le texte, déposé le 15 novembre au bureau de la Chambre basse, exige de «l'Etat d'adhérer à toutes les conventions et les instances internationales de protection de la langue arabe et d'y apporter une contribution efficiente et positive» ainsi que d' «élaborer des programmes dans la perspective de rehausser son niveau et la généralisation de son usage». Les islamistes réclament d'en faire «la principale langue dans toutes les étapes de l'enseignement», «des matières sociales et scientifiques dans toutes les écoles publiques et privées» et «dans les examens, les concours, les thèses universitaires et les mémoires à l'exception des cas où la loi exige d'enseigner une autre langue officielle et des missions étrangères ainsi que les établissements d'enseignement autorisés à exercer au Maroc». La publicité également concernée La proposition de loi des PJDistes prévoit, dans son article 7, de rendre «obligatoire l'apprentissage de l'arabe à tous les enfants marocains». Mais rappelons que toutes les écoles, publiques comme privées, marocaines comme étrangères, ont obligation de dispenser des cours en langues arabes. Mais cette vague d'arabisation si souhaitée par les «frères» et les «sœurs» de Benkirane pourrait aussi bousculer les règles en vigueur dans le monde des annonces. L'usage de l'arabe est d'abord «nécessaire dans toute publicité verbale et audio-visuel», indique le texte. Puis le cadre proposé devient plus contraignant en rendant la langue arabe «obligatoire dans toutes les émissions et les messages publicitaires des sociétés de communications». Les tableaux d'affichage qui squattent les avenues et les carrefours devront également se mettre à l'heure de l'arabe, affirment les pjdistes. Les contrevenants aux règles proposées par les islamistes risqueraient des amendes oscillant entre 20.00 et 50.000 dh selon la nature de l' «infraction». Le dépôt de cette proposition de loi a été accompagné par une question orale posée, le mardi 21 novembre par un député du PJD, à la Chambre des représentants. Il a notamment alerté de l'omniprésence de la langue française dans l'enseignement. Le ministre par intérim de l'Education nationale, Mohamed Laarej, a rappelé que son département ne fait qu'appliquer à la lettre la stratégie 2015-2030 approuvée par le gouvernement Benkirane. Un plan stratégique qui a été signé lors du conseil des ministres du 6 février 2016 à Laâyoune.