Après la polémique sur l'interdiction de la diffusion sur 2M de la publicité du loto et autre totofoot, voilà que les députés du PJD entendent bien la relancer en visant cette fois les boissons alcoolisées. Les députés du PJD comptent s'attaquer à toute forme de publicité, directe ou indirecte, des boissons alcoolisées. Ils viennent de déposer une proposition de de loi dont l'annonce a été faite, lundi, lors de l'ouverture de la séance hebdomadaire des questions orales. Sa médiatisation est, ainsi, assurée. Sont concerné par cette initiative : les bars, les hôtels, les médias, les salons de vin et certaines rencontres sportives parrainées par des marques de boissons spiritueuses. Ce texte prévoit notamment, en cas de son approbation par les parlementaires, des sanctions allant de trois ans de prison et une amende oscillant entre 10.000 et 25.000 dh contre toute tentative d'enfreindre cette nouvelle proposition de loi des PJDistes. De même qu'il donne également le droit à la justice de fermer pendant une durée de vingt jours à trois mois tout bar ou autre lieu de vente des boissons alcoolisées. Cette proposition de loi a été déposée, le 22 mai, au bureau de la Chambre des représentants. Constitutionnellement, ce texte est conforme aux dispositions de la loi fondamentale du 1er juillet 2011. Elle s'appuie sur l'article 78 qui stipule que «l'initiative des lois appartient concurremment au Chef du Gouvernement et aux membres du Parlement. Les projets de loi sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des Représentants. Toutefois, les projets de loi relatifs notamment aux Collectivités territoriales, au développement régional et aux affaires sociales sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des Conseillers». Une initiative pour occuper l'espace médiatique C'est le timing de dépôt de cette proposition de loi qui suscite bien d'interrogations. Il intervient alors que le gouvernement Benkirane traverse une phase sensible. Il est la cible de critiques de la part de la gauche et même des salafistes, sur les conditions de détentions de leurs proches. Ce texte est du pain béni pour Benkirane. Il lui permet de souffler un petit peu en occupant l'espace médiatique, donnant lieu à une véritable polémique entre islamistes et laïcs, et du coup reléguer des sujets brulants aux seconds plans comme le très controversé projet de loi accordant une protection aux militaires sur lequel les élus du PJD à l'instar du gouvernement observent un silence total, l'emploi des jeunes diplômés dont le nombre, initialement annoncé à 26 000 dans la loi de finance 2012, a été amputé de 7000 ou encore le déficit de la Caisse de compensation et la croissance qui n'est pas au rendez-vous. Cette proposition de loi n'est pas sans rappeler la polémique suscitée par la volonté du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapah El Khalfi d'interdire la diffusion des publicités des jeux de hasard et les téléphones de «rencontres» sur 2M. Une initiative qui figurait dans les cahiers de charge de l'audiovisuel, lesquels font l'objet d'une révision de la part d'une commission ministérielle présidée par Nabil Benabdellah, titulaire du département de l'Urbanisme et de l'Habitat.