A l'approche des élections communales de 2015, le PJD part en campagne contre l'accession des notables analphabètes à la présidence des communes. Les islamistes ont déposé une proposition de loi exigeant le baccalauréat. Une initiative qui s'oppose à un avant-projet de loi préparé par le ministère de l'Intérieur. La Commission de l'Intérieur et des collectivités locales relevant de la Chambre des représentants devra examiner, dans l'après-midi du lundi 1er décembre, une proposition de loi présentée par le groupe PJD. Celle-ci souhaite amender l'article 28 de la Charte communale. Le texte entend empêcher les notables analphabètes d'accéder à la présidence des conseils communaux, notamment dans le monde rural. Les députés du parti de la Lampe ont mis la barre un peu plus haute. Ils exigent désormais le baccalauréat en lieu et place du certificat d'étude primaire requis depuis 2002. Une petite concession est tout de même accordée aux élus ayant exercé un mandat à la présidence pendant au moins trois ans et sans aucune interruption. Les «frères» de Benkirane contre Mohamed Hassad Même si le projet des PJDistes n'est pas récent, son dépôt à la Commission de l'Intérieur remontant à novembre 2012, il reste toujours d'actualité. Son examen tombe à point nommé. Il coïncide avec la présentation du très controversé avant-projet de loi organique des communes, préparé par le ministère de l'Intérieur. Celui-ci s'inscrit complètement en faux par rapport à la proposition des membres du PJD, aux revendications de certains partis de l'opposition ainsi que celles de la société civile. Le texte élaboré par les services de Mohamed Hassd propose tout simplement d'abroger le fameux article 28 de la Charte communale adoptée en 2002 par les deux Chambres du parlement et amendée en 2009 qui stipule que « ne peuvent être élus présidents ni en exercer temporairement les fonctions, les membres du conseil communal, ne justifiant pas au moins d'un niveau d'instruction équivalent à celui de la fin des études primaires». Il s'agirait tout simplement d'un retour en arrière qui permettrait aux élus analphabètes de présider les communes. Et pourtant l'échéance de 2015 avait été placée par l'ancien ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa en tant qu'étape permettant l'émergence d' «un élu stratège, appelé à définir des visions, fixer des choix et orienter les interventions par le recours à la planification stratégique». Un objectif qui risque encore une fois d'être renvoyé aux calendes grecques.