Avant la fin des concertations sur les projets des textes électoraux, une réunion des chefs des partis de la majorité s'imposait pour mettre les points sur les «i». «Nous avons discuté au cours de cette réunion des projets des textes électoraux. Le ministère de l'intérieur mène des concertations avec les partis politiques, nous avons donc tenu cette rencontre afin de nous mettre d'accord vu que nous avons décidé de présenter un mémorandum commun», affirme Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Et de poursuivre: «Nous nous sommes mis d'accord sur tous les points, notamment l'institution de l'interdiction du cumul de la présidence de plusieurs collectivités par la même personne». Alors s'agit-il d'une simple réunion de coordination tout à fait ordinaire ? Pas vraiment. Et pour cause, l'accord trouvé par les quatre partis de la majorité porte sur l'abandon de certaines propositions d'amendements portés principalement par le Parti de la justice et du développement (PJD), chef de file de la majorité. Ce dernier entendait fixer le niveau d'instruction minimum pour les candidats à la présidence des collectivités locales au baccalauréat. Une proposition qui n'a pas fait l'unanimité parmi les composantes de la majorité, notamment le Mouvement Populaire et qui ne s'en cache pas. «Notre position est claire. Vu le principe de l'égalité et de l'équité pour les citoyens, nous avons jugé ce critère anticonstitutionnel», affirme Mohand Laenser, secrétaire général du MP. «Cela dit, tous les partis politiques auront par la suite la possibilité de fixer en interne les conditions jugés nécessaires pour leurs candidats», a t-il poursuivi.
Les propositions de loi aussi Un problème subiste. Il ne s'agit pas uniquement des projets de lois organiques soumis au débat par le ministère de l'intérieur avant leur introduction dans le circuit d'adoption législative. «Nous avons au cours de notre réunion également évoqué les propositions de loi déposées par les groupes parlementaires de nos partis respectifs», a fait savoir le secrétaire général du PPS. Contrairement aux projets de loi qui émanent du gouvernement, les propositions de loi sont déposées à l'initiative des groupes parlementaires et donc des partis politiques. Parmi ces propositions, une attire particulièrement l'attention et émane encore du PJD. Il y a quelques semaines, le groupe parlementaire du parti de la lampe a déposé une proposition de loi qui vise à amender des articles de la charte communale. Les changements phares concernent la supervision par la Justice du processus d'élection des présidents des collectivités locales et surtout la fixation d'un niveau d'instruction pour les candidats au poste de président d'une collectivité. Cette dernière modification a complètement été rejetée par certaines composantes de la majorité. Reste maintenant à savoir si après la réunion le parti du chef de gouvernement retirera cette proposition de loi ou du moins l'amendera de sorte à ce que les changements qui peuvent fâcher soient supprimés. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que le chef de gouvernement semble décidé à ne pas se mettre à dos l'un de ses alliés à quelques mois des élections. Charte communale Le PJD avait déposé une proposition de loi qui fixe de nouveaux critères, notamment pour le poste de président des collectivités locales ainsi que pour les conseils communaux. La proposition qui doit être examinée par la commission parlementaire permanente à la première Chambre chargée de l'Intérieur, des collectivités locales, de l'urbanisme et de la politique de la ville, concerne principalement les articles 6 et 28 de la loi relative à la charte communale. Parmi les nouveautés proposées, on trouve notamment la fixation comme seuil minimum du niveau d'instruction des candidats à la présidence des collectivités locales au baccalauréat. Il est également question de confier la présidence des sessions d'élection des présidents des communes au président du tribunal de première instance se trouvant sur le ressort territorial de la commune concernée avec la possibilité au président du tribunal de se faire représenter. Actuellement, la présidence des sessions d'élection des présidents de communes est confiée au conseiller communal le plus âgé.