«Le rôle des groupes parlementaires de l'Istiqlal connaîtra cette année un changement radical». Les propos émanent de Mohamed Ansari, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des conseillers. «Nous avons relevé une lenteur dans le travail législatif. C'est pour cette raison que la nouvelle direction du parti veut instaurer une nouvelle dynamique», explique-t-il. Ceci entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de Hamid Chabat, fraîchement élu secrétaire général du parti de l'Istiqlal et qui se fixe clairement comme objectif de sortir son parti de l'ombre de son allié au gouvernement le PJD (Parti de la justice et du développement). Le numéro un de l'Istiqlal dévoile ainsi, petit à petit, sa stratégie pour repositionner son parti sur l'échiquier politique. Il faut dire que le parti de la balance s'est en quelque sorte éclipsé depuis la formation du gouvernement de Benkirane. Ce fut d'ailleurs l'un des arguments utilisés par Chabat lors de sa campagne pour le poste de secrétaire général du parti, une campagne bâtie essentiellement sur la critique du bilan du secrétaire général sortant et surtout la promesse d'une rupture avec le mode de gestion utilisé par Abbas El Fassi durant les 14 ans qu'il a passés à la tête de l'Istiqlal. Pour ce faire, le chef des Istiqlaliens entend adopter un plan d'attaque construit essentiellement autour des groupes parlementaires dans les deux Chambres parlementaires. Dans ce sens, il faut signaler que 19 sur les 26 membres du comité exécutif, la plus haute instance du parti, sont tous des parlementaires. Concrètement, Chabat a pris la décision de se réunir chaque semaine avec ses parlementaires. Le but de ces réunions est de faire bien évidemment le point mais il existe d'autres raisons. «Durant les premiers mois qui ont suivi la formation du gouvernement actuel, nous avons constaté une faiblesse dans la communication entre les ministres et les députés du parti. Pour rattraper ce retard, la direction de l'Istiqlal a décidé d'organiser une réunion chaque semaine avec les parlementaires sous la présidence du secrétaire général et en présence d'au moins deux ministres du parti», affirme le président du groupe istiqlalien à la deuxième Chambre qui est également coordinateur de la majorité. Ce dernier pointe du doigt la manière avec laquelle la charte de la majorité a été mise en œuvre. «On peut dire qu'il existe un certain manquement dans la mise en œuvre de cette charte qui prévoit d'ailleurs des réunions régulières entre les chefs des groupes parlementaires de la majorité», dit-il. Par ailleurs, des informations circulent ces derniers jours sur de nouvelles directives du secrétaire général du parti de la balance pour ses députés. Ces derniers auraient reçu pour ordre d'assumer pleinement leurs responsabilités au Parlement en évitant surtout de se montrer trop conciliants avec le gouvernement. Chabat s'apprête donc à mener la vie dure au gouvernement durant les prochaines semaines. Le premier exercice sera le projet de loi de Finances. Des voix commencent déjà à se lever au sein de l'Istiqlal sur la nécessité de prendre des mesures pour réduire le déficit budgétaire en mettant la pression sur le gouvernement. A noter enfin que le conseil national du parti se réunira les 10 et 11 novembre prochain. Au menu de cette réunion, la validation des nouvelles structures de l'Istiqlal mais également l'élection pour la première fois d'un président de ce même conseil. Une source au sein de l'Istiqlal confie que Ahmed Taoufiq Hejira est le seul candidat en course pour le moment. Ce dernier aurait d'ailleurs de fortes chances d'être élu à ce poste.