Alors que la situation de blocage perdure toujours au parti de l'Istiqlal, la commission de réconciliation s'apprête à se réunir une deuxième fois avec les deux candidats pour le secrétariat général dans ce qui ressemble à une réunion de la dernière chance. Deux premières rencontres avaient eu lieu avec Abdelouhed El Fassi et Hamid Chabat, les deux candidats en course pour la succession de Abbas El Fassi. Une source bien informée au sein du parti de la balance affirme que la première réunion n'a pas été fructueuse. «Les membres de la commission de réconciliation l'ont voulue une réunion décontractée avec les deux candidats pour apaiser la tension. Mais les résultats de cette première rencontre n'ont pas été concluants puisque les deux candidats campaient sur leurs positions», ajoute la même source. Et d'ajouter: «La commission a prévu une deuxième réunion pendant le mois de Ramadan pour tenter de débloquer la situation». Mais la mission s'annonce trop difficile puisque des doutes commencent à planer au sein même du parti sur la capacité de la commission de réconciliation de convaincre les deux rivaux même si elle compte, dans ses membres, de haut responsables au sein de l'Istiqlal. Il s'agit notamment de Nourredine Mediane, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la première Chambre ; Mohamed Ansari, président du groupe parlementaire du parti à la deuxième Chambre et président du congrès; Taoufik Hjira, président du comité préparatoire du congrès ; Karim Ghellab, membre du bureau exécutif ainsi que le ministre de l'artisanat Abdessamad Kayouh qui représente les ministres istiqlaliens dans le gouvernement actuel. Pour leur part, les deux candidats continuent de mener leurs campagnes auprès des membres du conseil national sans prêter un grand intérêt aux tentatives de la commission. El Fassi s'est réuni, ces derniers jours à Casablanca, avec ses partisans alors que Chabat a rencontré ses fidèles dans son fief à Fès. De même, les deux responsables continuent leurs sorties dans la presse n'hésitant pas à critiquer parfois d'une manière acerbe l'attitude de chacun. Mais il semble que Hamid Chabat commence à rencontrer des difficultés au sein même des organes du parti qu'on lui disait totalement acquis à sa cause. C'est le cas notamment à l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) dont il est le secrétaire général. Khadija Zoumi, fidèle parmi ses fidèles et son bras droit au syndicat aurait ainsi rejoint le camp de Abdelouhed El Fassi. Des voix au sein de la centrale syndicale commencent à s'élever réclamant la démission de Chabat du syndicat s'il compte poursuivre sa candidature pour le poste de secrétaire général de l'Istiqlal. S'agit-il d'un vrai tournant dans la course au fauteuil de leader du parti? Il serait prématuré de parler aujourd'hui d'une réelle percée du camp d'El Fassi puisque son rival garde toujours des soutiens indéniables au sein d'autres instances parallèles de l'Istiqlal, notamment la jeunesse ou encore le groupe parlementaire. Quant à la solution envisagée pour trouver une issue, les deux courants appellent à un recours aux urnes pour élire le nouveau secrétaire général du parti. Reste à savoir si l'un des courants acceptera facilement la victoire de l'autre. Au sein de l'Istiqlal, tous les membres attendent, non sans crainte, les résultats d'un tel recours en croisant les doigts pour l'unité de leur parti.