Un film documentaire réalisé par des partisans du Polisario, initialement programmé au festival international du film de Beyrouth, a été annulé par les autorités libanaises la veille de sa projection. Plusieurs médias internationaux ont d'ailleurs signalé cette décision, mentionnant qu'elle a été commanditée par les autorités marocaines. Les organisateurs du festival, eux, se sont abstenus de tout commentaire. Le festival international du film de Beyrouth, prévu du 4 au 12 octobre, a annoncé l'annulation d'une séance dédiée à un film documentaire supportant les thèses du Polisario contre le Maroc, la veille de sa projection. «Malheureusement, nous annonçons que le film, programmé dans la catégorie «Front de rejet», a été interdit de projection», ont sobrement déclaré les organisateurs dans un communiqué sommaire publié sur le site du festival, sans pour autant s'étaler sur les motifs de cette décision. En 17 minutes, «Trois caméras volées» a pour objectif de «mettre en lumière les violations des droits de l'homme au Sahara occidental». Il a été programmé parmi 11 autres films dans la catégorie «Front de rejet», hors compétition. Une catégorie qui fait la part belle aux «problèmes sociaux importants», selon les organisateurs. «Le film a été retiré parce qu'il n'a pas reçu le permis des autorités compétentes, à savoir la Direction de la sécurité générale», indique à Yabiladi Bassem Al-Hajj, attaché de presse du festival. «Ce n'est pas la première fois qu'un film est retiré juste avant sa projection. C'est même très fréquent», a-t-il ajouté. Contactée par Yabiladi, la Direction de la sécurité générale n'a pas donné suite à nos sollicitations. Pression des autorités marocaines ? «Deux films réalisés par des partisans du Front Polisario étaient censés être projetés lors du festival international du film de Beyrouth», écrit Euronews. «L'annulation de la projection est le résultat d'une pression des autorités marocaines», poursuit la même source. Pour sa part, le Front Polisario a commenté la décision des autorités libanaises à travers son agence de presse. «L'annulation de la projection du film documentaire est le résultat des pressions exercées par M'hamed Grine, l'ambassadeur du Maroc au Liban», estime le mouvement séparatiste. Les réalisateurs ont eux aussi réagi sur le support médiatique du Front : «L'annulation du film a été annoncée à la veille de sa projection alors qu'il avait été précédemment programmé. Les autorités marocaines exercent toujours des pressions sur les organisateurs des festivals afin de censurer les films sahraouis.»