Damas a annoncé le retrait total de ces troupes déployées au Liban avant la fin du mois courant. En attendant, la situation au Liban est marquée par la profonde crise politique et la multiplication des attentats dominent la scène libanaise. L'accord réalisé, hier dimanche, entre la Syrie et l'ONU sur le retrait de toutes les troupes syriennes déployées au Liban, depuis 1976, avant la fin du mois courant à été qualifié d"historique". L'envoyé spécial de l'ONU, Terje Roed-Larsen, a déclaré, lors d'une conférence de presse, que le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk Al-Chareh, l'avait informé «du retrait total et complet du Liban des forces armées et des (services) de renseignement syriens au plus tard le 30 avril». Le gouvernement syrien a, en revanche, accepté l'envoi d'une équipe de l'ONU pour vérifier la totalité du retrait. L'accord, qui porte sur l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'Onu appelant au retrait des troupes étrangères du Liban et adopté à l'instigation de Washington et de Paris, devra être appliqué de manière à "assurer la stabilité et l'unité au Liban et en Syrie", a poursuivi le responsable onusien qui avait rencontré auparavant le président Bachar Al-Assad. Auparavant, la Syrie, cédant à la pression internationale après l'assassinat le 14 février de l'ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri, à Beyrouth, avait annoncé le 5 mars sa décision de retirer ses troupes du Liban en deux phases. La première s'est achevée le 17 mars avec l'évacuation de quelque 8.000 hommes du Liban nord et de la montagne surplombant Beyrouth. Entre 4.000 et 5.000 militaires s'étaient alors retirés en Syrie alors que les autres s'étaient repliés sur la plaine de la Békaa. Après ce dernier retrait, le nombre des soldats syriens toujours stationnés dans la Békaa était estimé à près de 8.000 hommes. Mais, l'annonce du redéploiement définitif n'annule en aucun moment les relations syro-libanaises. M. Chareh, a signalé que «les relations entre la Syrie et le Liban sont bâties sur des bases nationales et ethniques qui ne peuvent être annulées par le retrait des forces syriennes». Concernant les élections législatives au Liban, le ministre syrien des Affaires étrangères a assuré que son pays soutenait "la tenue des élections à la date prévue". Ainsi, sur la rive libanaise, et lors d'une rencontre, vendredi dernier, entre les partis et députés pro-syriens, le Premier ministre désigné, Omar Karamé, a finalement renoncé à former un gouvernement d'union nationale. De ce fait, il vient d'ouvrir la voie à la désignation d'un nouveau cabinet qui devra organiser les élections prévues avant la fin du mois de mai. Mais le chef du Parlement libanais, Nabih Berri, a aussitôt déclaré que le projet de loi électorale voté en février par le gouvernement Karamé serait retiré pour laisser la place à un nouveau projet sur la base des grandes circonscriptions, que refuse l'opposition. Les pro-Syriens ont finalement décidé de former un gouvernement dont la tâche principale serait l'adoption d'une loi électorale qui empêcherait l'opposition de rafler la majorité des sièges, estime le député Bassem Sabeh, un membre du bloc de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri. L'adoption d'une nouvelle loi électorale prendra du temps, alors que le mandat de l'actuel Parlement expire le 31 mai, ce qui fait craindre à l'opposition la prolongation de ce mandat de six mois ou d'un an. Entre autres, un nouvel attentat à l'explosif, le quatrième en deux semaines, a fait neuf blessés vendredi soir à Broumana, à l'est de Beyrouth.