Le Hirak du Rif revient sur le devant de l'actualité. Cette fois, c'est Akhbar Alyaoum qui cite les procès-verbaux des figures de proue de la contestation dans la province d'Al Hoceima. Le journal évoque surtout le nom de Farid Oulad Lahcen, un MRE d'origine rifaine installé aux Pays-Bas. Détails. Les accusations de séparatisme adressées aux figures de proue du Hirak seraient basées sur leur relation avec sept Marocains résidant à l'étranger. C'est ce que révèle ce mardi Al Aoual, citant le journal arabophone Akhbar Alyaoum, qui a consulté des procès-verbaux de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Le quotidien évoque le contenu des PV de certains détenus du Hirak à l'instar de Mohamed Jalloul, Nasser Zefzafi, Mohamed Assrihi ou encore Achraf El Yakhloufi. Les MRE cités dans les PV ne se seraient jamais rendus à Al Hoceima depuis le début de la contestation née au lendemain du décès de Mohcine Fikri, à l'exception d'un seul. Il s'agit, selon les deux médias arabophones, d'un dénommé Farid Oulad Lahcen. Il résiderait aux Pays-Bas. «Ce dernier est considéré par les autorités comme le bailleur de fonds du Hirak et ses manifestations. Il aurait fourni l'argent et les moyens logistiques et serait considéré comme un séparatiste ayant influé les orientations du mouvement social et les revendications de ses leaders», rapporte Al Aoual. Le média en ligne rapporte également les réponses fournies par les tenants du Hirak, détenus à la prison locale d'Ain Sbâa 1 à Casablanca, quant à cette accusation. Plus loin, il indique que Mohamed Jalloul, interrogé sur sa relation avec Farid Oulad Lahcen, aurait affirmé le connaître personnellement. «Je le connais très bien parce qu'il habitait dans le même quartier que moi à Bni Bouayach. Nous sommes amis depuis l'enfance. Il est parti aux Pays-Bas sans que le contact soit interrompu», aurait-il répondu. L'appel à l'autonomie… de la promotion du séparatisme Le nom de Farid Oulad Lahcen sera ensuite évoqué lors de l'interrogatoire de Nabil Ahmijaq, qui aurait nié le connaître, puis à Nasser Zefzafi, qui aurait déclaré ne pas avoir d'information sur l'appartenance politique ou idéologique de ce dernier. «Le procès-verbal que Zefzafi a critiqué devant le juge chargé de l'instruction avance pourtant que le leader du Hirak a pris contact avec Oulad Lahcen en avril et qu'il devait l'aider à fuir le Maroc après les événements du 26 mai», poursuit le journal arabophone. Toujours selon ces deux sources, Achraf El Yakhloufi aurait reconnu que ce Néerlandais serait l'un des investisseurs qui financent le média local Rif 24. De plus, il aurait rapporté qu'Oulad Lahcen aurait loué deux voitures pour Zefzafi et ses amis afin d'accueillir Mohamed Jalloul après que ce dernier eut quitté la prison de Tifelt. Des informations qui auraient pourtant été démenties par Mohamed Assrihi, directeur de publication de Rif 24, qui aurait réfuté toute accusation de séparatisme à l'encontre de Farid Oulad Lahcen, indiquant que ce dernier serait un agent des autorités marocaines. Akhbar Alyoum précise toutefois que les autorités ont conféré un autre sens à la notion de séparatisme. Elles auraient considéré, selon Al Aoual, que l'appel à l'autonomie s'inscrit dans le cadre de la promotion du séparatisme.