Nouveau rebondissement dans l'affaire des internautes issus de la jeunesse du PJD ayant salué l'assassinat, en décembre dernier, de l'ambassadeur russe en Turquie. Poursuivis pour apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux, ils entament à partir de ce mercredi une grève de la faim à la prison locale de Salé. Objectif ? «Protester contre la décision du juge d'instruction de les poursuivre en vertu des articles de la loi antiterroriste, au lieu du Code de la presse et de l'édition», rapporte ce mercredi le site d'information arabophone Alaoual. Abdessamad Idrissi, leur avocat qui officie au barreau de Rabat, a été le premier à réagir. Celui-ci a fait savoir, mardi soir sur sa page Facebook, qu'il veut convaincre ses cinq clients de reporter cette grève. «Je viens de quitter l'audience de Gdim Izik. On m'informe à l'instant que les cinq détenus comptent entamer dès demain (mercredi, ndlr) une grève de la faim. Je les appelle à reporter cette grève», a-t-il écrit. Ces derniers sont incarcérés à la prison locale de Salé 1 depuis près de six mois, a-t-il rappelé. «Ils sont détenus pour de lourdes accusations après une interprétation erronée de la loi pour les faits qu'on leur reproche et son abus flagrant, qui n'est toujours pas clair. Nous espérons que ceux qui gèrent ce dossier interviendront pour les libérer et corriger l'erreur à l'origine de leur emprisonnement», poursuit l'avocat. Pour sa part, la députée parlementaire et membre du Conseil national du PJD, Amina Maelainine a écrit : «J'ai appris avec beaucoup de douleur et de peine l'intention de ces jeunes détenus d'entamer une grève de la faim pour exprimer leur sentiment de hogra». Elle dit aussi espérer que les consciences vives se mobiliseront pour eux, loin des calculs idéologiques : «Nous ne pouvons pas célébrer leur arrestation simplement parce que nous partageons des convictions idéologiques et politiques différentes des leurs.»