Cela se précise de plus en plus à chaque audience. L'affaire Belliraj est dans l'impasse. L'audience du mercredi 7 avril n'a pas dérogé à la règle des reports successifs. Les cinq politiques et plusieurs autres de leurs codétenus refusent toujours de se faire représenter par des avocats commis d'office après que leur défense a décidé de se retirer. Laabadlah Maelainine, qui a tenu à comparaître, mercredi, «malgré son état de santé dégradé», affirme une source proche du dossier, a réitéré le refus de cette aide judiciaire. Il a lu devant la cour un plaidoyer «qui a ému une grande partie de l'assistance», indique notre source. Assistance qui comptait la présence remarquée des deux dirigeants du PJD, Abdelilah Benkirane, le SG, et Abdellah Baha son adjoint. Une présence que de mauvaises langues qualifieraient d'une tentative d'intimidation et d'influence sur le cours de l'affaire. L'audience a été conclue par une décision de report. La date de reprise du procès est fixée au 12 avril prochain. Entre-temps, les avocats de la défense ont tenu, jeudi à Rabat, une conférence de presse dans laquelle ils ont «exhorté les mis en cause à mettre un terme à leur grève de la faim». Abdelilah Benkirane, SG du PJD et Abdellah Baha, SG-adjoint, ont assisté à l'audience du 7 avril. Appel lancé également par le ministre de la Justice, qui, affirme Azzeddine El Allam, directeur administratif du parti d'Al Badil (dissout), a reçu les membres des familles et de la défense des cinq responsables politiques. Lors de cette rencontre, explique ce responsable d'Al Badil, «le ministre a appelé les membres des familles et incité leurs proches à mettre fin à leur grève». Toutefois, estime la même source, «même après cette rencontre avec le ministre, les familles des détenus ne voient pas encore les prémices d'une issue satisfaisante à cette affaire». Ce qui fait dire à ce dirigeant que «seule une forte volonté politique et une intervention d'en haut pourrait donner fin à cette affaire». Car explique-t-il, sur le plan légal l'affaire est dans une véritable impasse. Les cinq hommes politiques qui maintiennent leur grève de la faim, entamée le 22 mars dernier, insistent toujours à ne pas se faire représenter. «Ils ne peuvent pas non plus rester dans cet état indéfiniment», fait-il observer. La solution, conclut-il, «ne peut être que politique».