Les 13 prisonniers du groupe dit Gdim Izik, incarcérés dans la prison de Salé 1, pour leur implication dans les émeutes qui ont lieu en novembre 2010 à Laàyoune et qui ont fait 11 morts et 159 blessés parmi les forces de l'ordre ainsi que 2 civils tués, ont mis fin à leur grève de la faim entamée il y a 37 jours. Ces prisonniers auraient ainsi mis fin à leur mouvement « suite à un engagement » pris mardi par les autorités marocaines, via le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) « d'accélérer le processus judiciaire devant la Cour de cassation », et de « respecter totalement leurs droits en tant que prisonniers politiques », a annoncé mercredi le Comité de grève des prisonniers de Gdeim Izik, cité par l'agence algérienne de presse APS. La Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) avait, rappelle-t-on, qualifié de « factice » la grève de la faim entamée le 1er mars dernier par ces 13 prisonniers. Selon la DGAPR, il s'agit là d' « une grève factice qu'ils prétendent observer pour tenter d'induire en erreur l'opinion publique et ce, en se faisant passer pour des victimes ». La même source précise que les véritables raisons derrière ce mouvement » n'ont aucun rapport avec leurs conditions de détention, mais obéissent à des motivations inavouées et un agenda et des objectifs non déclarés ».
Ces prisonniers sahraouis, rappelle-t-on, purgent de lourdes peines d'emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité depuis plus de cinq ans. Ils avaient été arrêtés suite aux événements du 8 novembre 2010 à Laâyoune marqués par des affrontements avec les forces de l'ordre marocaines à la suite du démantèlement du campement de « protestation » de Gdim Izik, situé à 12 km de la ville. En novembre dernier, les familles et amis des victimes de ces événements avaient demandé ‘'que justice soit rendue aux victimes, pour que la loi soit appliquée et pour que toutes les formes de chantage et de pression qui tentent de faire dévier ce dossier de son caractère judiciaire soient empêchées ». Dans un communiqué à l'occasion du 5eme anniversaire de ces événements, la coordination des familles des victimes avait exprimé sa confiance en la justice marocaine qui avait reconnu coupable, en février 2013, chacun des 25 prévenus, auteurs des assassinats de Gdim Izik. La Coordination espère que » la cour de cassation prononce dès que possible une décision juste pour mettre fin à la situation de confusion et d'attente qui a marqué l'exécution des jugements, depuis que les compétences du tribunal militaire ont été revues par le législateur ».