L'ONG américaine Security Council Report [et non le Conseil de sécurité comme nous l'avions publié ce matin] a présenté son analyse de la situation au Sahara. Le document s'intéresse particulièrement aux options du règlement du différend territorial. Détails. L'ONG Security Council Report a présenté une analyse sur la situation au Sahara. Le texte commence par citer quelques dates clés du conflit, et ce depuis l'adoption de la résolution 2285, le 29 avril 2016, à la majorité des Quinze. Il y fait notamment référence à l'affaire Guerguerate, à l'adhésion du Maroc à l'Union africaine, à la dernière résolution du Conseil de paix et de sécurité de l'UA et à l'échec de la réunion de la Commission économique de l'ONU sur le Sahara à cause du rejet de la délégation du royaume de la participation de représentants du Polisario. Le document présente, également, les trois options qui s'offrent aux Quinze en vue d'une solution du différend territorial : soit un renouvellement du mandat de la Minurso pour une autre année supplémentaire, introduire, comme l'exige l'Union africaine, l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme. Sur ce dernier point, l'ONG Security Council Report attribue la responsabilité de l'initiative à l'UA mais sans citer le projet de résolution de 2013 élaboré par l'administration Obama à l'origine de la première grande crise politique entre les Etats-Unis et le Maroc. Ban Ki-moon avait plaidé pour le même principe dans de précédents rapports. Enfin, la troisième option, rappelée par SCR, concerne la menace du Sud-coréen, en 2014 soufflée par Christopher Ross, de réviser l'ensemble du processus de négociations lancé en 2007 à Manhasset par son envoyé personnel le Néerlandais, Peter Wan Valsum, pour revenir à l'option référendaire si chère à James Baker. Ces deux options, souligne Security Coucil Report, n'avaient pas eu l'adhésion de la majorité des membres du Conseil de sécurité. Les positions des cinq membres permanents, oubliées Les rédacteurs du texte du SCR s'intéressent particulièrement à la position qu'adoptera l'Ethiopie, le nouveau membre du Conseil de sécurité. Ils prédisent un appui d'Addis-Abeba aux positions du Polisario, rappelant que le pays reconnait la «RASD». Pourtant depuis son arrivée au CS le 1er janvier 2017, l'Ethiopie est restée silencieuse sur le dossier du Sahara alors que l'Angola, dont le mandat avait expiré le 31 décembre 2016, n'avait pas cessé de jouer le rôle d'avocat des thèses du Front. La mouture fait également l'inventaire, qui reste toutefois approximatif, des autres relais du Polisario au sein du Conseil. Elle cite les cas de l'Uruguay, la Bolivie et potentiellement la Suède, mais fait encore l'impasse sur les cinq membres permanents du Conseil. Le rapport se contente de rappeler que Washington rédige le projet de résolution et le soumet d'abord au «Club des amis du Sahara occidental» qui réunit les Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et l'Espagne. Le 29 avril 2016, Pékin et Moscou s'étaient abstenus lors du vote de la résolution 2285. Cette année, le pays de Vladimir Poutine pourrait donner des soucis aux responsables marocains, notamment après l'accueil chaleureux réservé à une délégation du Front conduite par M'Hamed Khadad. Article modifié le 03/04/2017 à 18h48