Mercredi, alors que le cortège du roi Mohammed VI, accompagné du roi Abdallah de Jordanie, s'approchait du Palais royal à Rabat, un adolescent s'est rué près du cortège pour tenter d'atteindre le véhicule royal. Il n'a été arrêté par les gardes du corps qu'après plusieurs tentatives. L'équipe chargée de la sécurité royale a dû faire face encore une fois à un imprévu de taille. Mercredi 22 mars, alors que le roi Mohammed VI était à bord d'une voiture en compagnie du roi Abdallah de Jordanie, escorté par des motards, un adolescent a surgi de nulle part, tentant de s'approcher du véhicule du souverain. Il a d'abord esquivé un motard puis un deuxième avant de courir pour se rapprocher du principal véhicule du cortège, le tout sous les yeux des autres gardes du corps, des badauds venus saluer les deux monarques et des caméras des médias. Le jeune homme a poursuivi sa course sur plusieurs mètres avant d'être attrapé au moment où le roi et son invité, à bord d'une Mercedes Classe S, pénétraient dans l'enceinte du Palais royal. Point positif de l'histoire ? Personne n'a été blessé. Toutefois, ce type d'incident, de plus en plus fréquent, relance le débat sur la sécurité du souverain et de ses «guetteurs». Ces derniers ne semblent pas être découragés par les poursuites judiciaires réservées à toute personne entravant la circulation et le passage du cortège royal, pour bénéficier de certains avantages. Un problème récurrent malgré les poursuites et les mises en garde En juillet 2016, cinq Marocains avaient été condamnés à deux ans de prison pour avoir perturbé le cortège du roi Mohammed VI lors de sa visite à Tanger. Ils avaient avoué avoir «guetté et planifié» leurs actes dans le but de livrer au roi des lettres de doléances et des demandes. Pas très étonnant qu'ils mettent ainsi en danger plusieurs personnes afin d'accomplir leur «mission». L'un des cinq «guetteurs» du monarque portait même sa fille et s'était dirigé pour remettre au souverain une lettre lui demandant d'intervenir pour qu'il soit réintégré à son poste alors que le cortège était en marche. Dans le cadre de cet incident, deux motards de l'escorte royale avaient été blessés. En février 2016, une adolescente s'était également jetée sur le cortège lors de la visite du roi à Laâyoune. Une des voitures l'avait heurtée, lui causant plusieurs fractures. Début juillet 2016, le ministère de l'Intérieur avait mis en garde contre le danger d'entraver la circulation et le passage du cortège royal. Dans un communiqué virulent, censé faire réfléchir les «guetteurs du cortège royal» à deux fois avant de passer à l'acte, le département de Mohamed Hassad n'avait pas manqué de rappeler que ces actes, «en plus d'exposer la vie de son auteur au danger, constituent un crime puni par la loi». Le ministère avait aussi insisté sur le fait que personne n'a bénéficié d'un quelconque avantage en recourant à de tels actes. Mais rien ne décourage les «guetteurs du cortège royal», prêts à tout pour approcher le roi…