Ils étaient sur le chemin du retour quand ils ont été arrêtés. C'est ce qui est arrivé à onze Marocains en France, non loin de la frontière espagnole, d'après des informations de ce mercredi du Service œcuménique d'entraide appelé aussi CIMADE; citées par le journal du dimanche (JDD). Selon le Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués (CIMADE) qui porte depuis la mention Service œcuménique d'entraide, ces personnes ont été placées dans un centre de rétention administrative (CRA). L'association dénonce dans un communiqué selon JDD, « la routine absurde de la politique du chiffre » voulue par le gouvernement français. Ces derniers mois, ce phénomène s'est accentué en France. Dans la nuit du 7 au 8 mars, dix citoyens Marocains ont été mis aux arrêts à la frontière franco-espagnole et envoyés au CRA de Nîmes. Ces voyageurs qui rentraient définitivement au Maroc en bus sont restés en France alors que leurs bagages ont continué. Ils ont expliqué avoir subit de mauvais traitements: privés d'accès libre aux toilettes, déshabillés, empêchées de dormir et sous-alimentés. Ces personnes ont raconté également avoir reçu des insultes et menaces verbales de la part des policiers de service. Même cas de figure quelques jours après. Le samedi 14 et le dimanche 15 mars, ce sont 17 ressortissants marocains, quittant l'Italie et en route pour leur pays, qui ont été placés au CRA de Perpignan. Ils étaient en possession de leurs billets et documents de voyage (passeport, CNI ou laissez-passer). Comme les précédents, ils se sont aussi plains explicitement des conditions de garde à vue avant d'être expulsés. Les autorités ne donnent pas d'explication à leur « chasse à l'homme ». Mais pour les militants du CIMADE, c'est la « politique du chiffre » qui les contraint à agir de la sorte. L'objectif recherché par les préfectures est d'« atteindre les quotas qui leur sont fixés par le ministère de l'Immigration ». En France, la « politique du chiffre » pousse les forces de l'ordre à atteindre l'extrême. En mars 2008, une jeune femme de 28 ans porte plainte à la gendarmerie de Maubeuge (dans le département du Nord ) pour violences commises par son compagnon. Mais ses interlocuteurs ne s'intéresse qu'à sa condition de sans papiers. Elle est placée en garde à vue puis se retrouve embarquée pour Casablanca le 1er avril 2008. L'association œcuménique prendra sa défense et elle saisie la Commission nationale de la déontologie. Cette dernière épingle la gendarmerie dans son rapport annuel, selon « La Voix du Nord » dans l'affaire de la Marocaine. Le CIMADE a été créé le 18 octobre 1939 à Bièvres pour venir en aide notamment, aux populations évacuées d'Alsace et de Lorraine à cause de la guerre. L'organisation non gouvernementale accueille, oriente et défend les demandeurs d'asile, les réfugiés et tous les migrants. Elle se bat depuis pour faire cesser la campagne d'expulsion aux « objectifs absurdes ».