Dans l'Hexagone, les expulsions de Marocains se suivent, mais les raisons ne se ressemblent pourtant pas. Dernier cas en date, celui de Najlae Lhimer, lycéenne de 19 ans. La jeune femme, résidant en France depuis 2005, vient demander secours à la police française. Elle souhaite récupérer des effets personnels à son domicile, suite à la plainte qu'elle vient de déposer contre son frère pour violences physiques. Elle est convoquée quelques jours plus tard pour apprendre son expulsion vers le Maroc. Ce pays qu'elle a fui pour éviter un mariage forcé. Son cas a suscité l'émotion de nombreuses associations et députés français, à tel point que Danielle Bousquet, députée socialiste, a demandé «un moratoire sur l'expulsion de femmes étrangères victimes de violences». Des manifestations de soutien sont même prévues le 6 et le 8 mars dans différentes villes de France. Bataille des chiffres Depuis le début de l'année, ce sont d'autres types d'expulsion qui se multiplient. En effet, 32 Marocains au total ont été arrêtés à la frontière franco-espagnole et expulsés alors qu'ils rentraient au Maroc. Cette pratique avait déjà été dénoncée par la Cimade (un service œcuménique d'accompagnement des étrangers migrants en voie d'expulsion) depuis avril 2009. À l'époque, la police des frontières avait procédé à l'expulsion de 13 Marocains interpellés à bord d'un autocar à destination du Royaume. Les voyageurs disposaient d'un titre de transport mais pas d'un titre de séjour. Ligne de défense du ministère français de l'Immigration à l'époque : «Rien n'empêchait les Marocains de descendre du bus quelque part en Espagne». Les associations de défense des droits de l'homme dénoncent des pratiques qui ne serviraient qu'à gonfler les chiffres du ministère de l'Immigration.