Nicolas Sarkozy a déclaré, lundi 8 mars, que la France était prête à accueillir Najlae Lhimer. Cette jeune lycéenne, sans papiers, a été expulsée en février dernier après s'être rendue dans une gendarmerie pour porter plainte pour violences infligées par son frère. Fin heureuse pour la Marocaine Najlae Lhimer expulsée de France le 20 février dernier. Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré, lundi 8 mars, que la France était prête à accueillir à nouveau cette jeune lycéenne qui va avoir 19 ans en avril prochain. Najlae Lhimer, sans papiers, a été expulsée après s'être rendue dans une gendarmerie pour porter plainte pour violences infligées par son frère. Contactée par ALM, Najlae a poussé un ouf de soulagement après avoir appris la décision de Sarkozy. «Je suis folle de joie. Je suis malade, mais je n'ai pas arrêté de sursauter et de courir dans tous les sens depuis que j'ai appris la bonne nouvelle. Il faut que les femmes arrêtent de croiser les bras. Il faut qu'elles bougent pour défendre leurs droits», raconte cette jeune femme. Depuis son expulsion, Najlae habite chez une famille d'accueil à Rabat et refuse d'aller vivre chez ses parents à Oujda. «Je suis partie porter plainte contre mon frère qui me tabassait sans aucune raison. Je refuse d'être une femme soumise. D'ailleurs, je lance un appel à toutes les femmes pour qu'elles n'hésitent pas une seule seconde à dénoncer les actes de violences dont elles sont victimes», lance-t-elle. «Je saisis cette occasion pour remercier Ni putes Ni soumises. Je suis impatiente de reprendre le chemin de l'école. J'ai envie de poursuivre mes études», ajoute Najlae. À Paris, Siham Habchi, présidente de «Ni putes Ni soumises», est fière de la décision qu'a prise le président français suite à une réunion à l'Elysée avec des représentantes d'associations à l'occasion de la Journée internationale de la Femme. «C'est un précédent pour les femmes victimes de violences. C'est un message fort pour toutes les femmes qui subissent des actes de violence sans qu'elles ne puissent les dénoncer en se rendant au commissariat ou à la gendarmerie de peur d'être expulsées», a indiqué à ALM Siham Habchi. «Najlae devient ainsi une icône. C'est une très jeune fille qui a osé aller dans une gendarmerie pour porter plainte contre son frère. C'est honteux, mais elle a osé dénoncer ce que son frère lui endurait», ajoute la présidente de «Ni putes Ni soumises». Najlae Lhimer, qui vivait en France depuis 2005 pour échapper à un mariage forcé au Maroc, pourra désormais piler bagage et se préparer au retour. L'association «Ni putes ni soumises» prépare d'ores et déjà son arrivée en France. Siham Habchi viendra elle-même la chercher à Rabat. «Dès que les procédures sont prêtes, je me déplacerais moi-même pour la ramener en France. Je vais mettre les bouchées doubles pour que son arrivée soit programmée le plus tôt possible», affirme la présidente de «Ni putes Ni soumises». Bien sûr, Najlae Lhimer ne va pas rentrer en France pour revivre chez son frère. Elle sera plutôt accueillie dans des foyers pour jeunes étudiantes.