Si jusqu'à présent le gouvernement espagnol avait observé une position de neutralité sur la question du Sahara, il semble désormais que la tendance soit favorable au plan marocain d'autonomie. C'est d'ailleurs ce qu'on peut voir dans les récentes déclarations du ministre espagnol de la Présidence, Ramón Jáuregui, qui a récemment conseillé au Polisario de ne pas rejeter la proposition marocaine. C'est dans une interview parue dans la version espagnole du magazine américain Vanity Fair (numéro de février 2011), que le ministre espagnol donne son avis sur la question. Jáuregui aurait en somme, déclaré que s'il dirigeait le Polisario, il accepterait la proposition marocaine, «au lieu de rester 30 ans sous des tentes». Jáuregui ajoute même que le Polisario «devra un jour expliquer» au peuple sahraoui, sa position vis-à-vis de l'option proposée par le Maroc. Le quotidien espagnol Público rapporte sur son site internet, que Jáuregui a également reconnu que le gouvernement espagnol aimerait jouer un rôle déterminant dans la résolution du problème. Un aveu sur la position du gouvernement socialiste dirigé par Zapatero qui se montre favorable à la proposition marocaine et serait prêt à la défendre. Le Polisario critique Jáuregui qui se situe pourtant dans la continuité de la position espagnole Le Polisario par la voie de son réprésentant à Madrid, Boucharya Beyoun, voit plutôt en cette sortie médiatique de Jáuregui un coup de publicité à la proposition marocaine. Beyoun, réitérant la position du Polisario qui demande un référendum sur l'autodétermination du Sahara, a insisté jeudi dernier sur le fait que l'exécutif espagnol devait défendre «le droit international» plutôt que de «faire de la publicité» à la proposition marocaine. Par ailleurs, plusieurs internautes, faisant écho à la réaction de Beyoun, ont vivement critiqué les déclarations du ministre espagnol, sur le site internet de Público. Notons toutefois que les déclarations de Jáuregui concernant surtout le rôle de l'Espagne dans la résolution du conflit vont dans le sens de ce qu'avaient révélé les notes de Wikileaks publiées par le quotidien espagnol El Pais à mi-décembre 2010. Les propos du ministre espagnol témoignent aussi de la volonté de l'Espagne de maintenir le climat stable qui prévaut actuellement dans ses relations avec son voisin alaouite.