Le Conseil d'Etat français a annulé le vendredi 10 avril, les résultats du concours interne 2007 des officiers de police à la suite d'une plainte d'un policier des Yvelines pour discrimination raciale selon une information de France Bleu Les faits remonte au 27 septembre 2007. Ce jour-là, Abdeljalel El Haddioui, un brigadier d'origine marocaine fait parti des 50 policiers retenus sur les 700 candidats pour 27 postes à pourvoir. Pour ce postulant, l'entretien tourne au cauchemar. Les questions du jury étaient tendancieuses sur la pratique de sa religion (Islam) et ses origines maghrébines selon des informations données par France Info. «On m'a volé cet entretien, on m'a dit: Monsieur, on ne veut pas de vous parce que vous êtes musulman », explique Abdeljalel El Haddioui, cité par « 20 Minutes ». Pour son avocat, Me Kamel Maouche cité par « Associated Press France » huit questions lui ont été posées lors de l'épreuve orale. « On lui a notamment demandé s'il revenait souvent au Maroc, ce qu'il pensait de la corruption des fonctionnaires de police marocains, s'il était pour ou contre la discrimination positive, s'il pratiquait le ramadan, si sa femme était maghrébine et si elle portait le voile », a énuméré Me Maouche. Pour « Le Figaro » l'entretien du policier tourna à la « supercherie »; car en plus des questions suscitées, il devait aussi répondre à l'interrogation suivante: « vous ne trouvez pas bizarre ce gouvernement de la France avec des ministres arabes et un président à moitié hongrois? ». Malgré des notes supérieures à la moyenne dans les autres épreuves, le gradé d'une quarantaine d'années sortira de ces entretiens avec la note éliminatoire de 4/20. Il contacte ensuite le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) pour « discrimination raciale à l'embauche ». Cette dernière a saisi le Conseil d'Etat. La plus haute juridiction administrative en France a considéré que « c'était une rupture au principe d'égal accès aux emplois publics ». Ainsi l'instance suprême a annulé la délibération du 5 octobre 2007 du concours interne d'officier de la police nationale. « C'est une des premières décisions en la matière » selon Kamel Maouche. Quand au MRAP, il s'est félicité du verdict du Conseil d'Etat. Interrogée par France Inter, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie a indiqué qu'elle allait « tenir compte de la décision du Conseil d'Etat ». Elle ajouta aussi que « dans tout corps social quel qu'il soit (...) il peut y avoir des personnes qui ne respectent pas les lois (...) ». La Direction générale de la police nationale (DGPN) a été aussi contactée par « Le Figaro » mais s'est refusée à tout commentaire pour l'instant. Plusieurs questions restent pour le moment sans réponses dans cette affaire. Que deviendra la promotion 2007 des officiers de police? Quel sera l'avenir d'Abdeljalel El Haddioui? Et enfin comment mettre en lumière des discriminations similaires dont sont victimes d'autres citoyens Français d'origine étrangère?